Edouard Philippe a présenté ce lundi matin les axes de la réforme de la SNCF. Le maintien des « petites » lignes ferroviaires était espéré par les usagers et les élus des Hauts-de-France. Cette réforme n’est « pas une réforme des petites lignes » a indiqué le Premier Ministre qui a décidé de ne pas suivre le rapport Spinetta sur cet axe. « Je ne crois pas qu'on puisse décider de la fermeture de 9 000 kilomètres de lignes depuis Paris sur des critères administratifs et comptables. […] Le rail est au cœur de la stratégie des régions pour le développement de la mobilité, » a-t-il poursuivi. Une vingtaine de lignes SNCF étaient menacées de fermeture dans les Hauts-de-France comme par exemple Lille-Béthune, Douai-Cambrai.
Dans le rapport, l’ancien patron d’Air France Jean-Cyril Spinetta a évalué le coût des « petites lignes » à 1,7 milliard d’euros par an, pour seulement 2% des voyageurs. Si l’argument économique n’était pas contestable pour les usagers, ces derniers craignaient de perdre un moyen de transport du quotidien puisque 90% de la population vit à moins de 10 kilomètres d'une gare.
Recours aux ordonnances
En revanche, le gouvernement a suivi les recommandations du rapport Spinetta en annonçant la fin du statut de cheminot. Il ne sera plus appliqué pour les nouveaux entrants à la SNCF. Les salariés actuels, eux, sont épargnés. Le Premier Ministre veut aller vite et pour cela le gouvernement va utiliser les ordonnances. Un projet de loi sera déposé au Parlement à la mi-mars afin de voter la réforme avant l'été. Cette méthode ne plait pas aux syndicats qui ont déjà prévu de se mettre en grève dès le 12 mars, jour des 80 ans de la SNCF.
