Les retards de traitement de carte grise s’accumulent en France, depuis la fermeture des guichets en préfecture et la mise en place du site ants.gouv.fr. 300 000 demandes seraient en souffrance dont une partie dans la région Hauts-de-France. Au centre d'expertise et de ressources techniques (CERT) d'Amiens, dont dépendent les automobilistes des Hauts-de-France, « au dernier relevé il y avait 30 000 dossiers en attente », selon Samuel Martin, responsable territorial du CNPA ( Conseil national des professions de l’automobile) des Hauts-de-France. Cela inclut les demandes de carte grise des Hauts-de-France, de Normandie et des départements de Seine-Saint-Denis et Val-d’Oise.
Délai d'attente variable
« La durée du traitement du dossier varie de 15 jours, quand tout va bien, à 5 mois selon la nature des dossiers. » Ce sont principalement les demandes multiples, pour les véhicules transformés, qui connaissent des difficultés. « Par exemple, pour un véhicule auto-école transformé en véhicule particulier ou pour une voiture qui passe de 2 à 5 places, les taxes annoncées ne sont pas bonnes sur le logiciel qu’utilisent les agents du CERT » , explique Samuel Martin. Les dossiers en souffrance ne peuvent pas être traités à cause d’un bug et d’une mauvaise programmation informatique. « Avant novembre, l’agent de la préfecture pouvait régler le problème au sein de la régie de recette mais le service n’existe plus. Tous ces dossiers seront désormais envoyés à la préfecture de Besançon, ce qui va allonger le délai de traitement. »
Professionnels et particuliers impactés
Les concessionnaires sont directement impactés par ce bug informatique du site ANTS. « C’est une galère au quotidien pour les professionnels de la région qui ne peuvent pas livrer les véhicules à leurs clients faute de carte de grise. Ils font face à des annulations de commande. » Les garages se substituent à la préfecture, moyennant 30 euros en moyenne, pour réaliser les démarches pour les automobilistes mais ils sont dans la même impasse pour certains dossiers. « Il y a eu une mauvaise formation et des saisies sont mal effectuées. Le gouvernement est conscient que des milliers de véhicules ne peuvent pas circuler en France à cause du retard pris par l’ANTS et que ça a un impact économique. Mais il n’y a pas de date précise annoncée pour un retour à la normale. »
Une nouvelle antenne a été ouverte au CERT d’Amiens en février dernier pour absorber le retard accumulé, mais ça ne semble pas suffire.
