La grève « perlée » des cheminots reprend du service à partir de ce jeudi soir. Cette fois-ci, les voyageurs ont décidé d’entrer dans la danse puisqu’ils seront à leur tour en grève ! Concrètement, ils sont invités à « ne pas présenter leurs titres de transports. » Une initiative imaginée par les membres du C.U.F (le collectif des usagers des lignes ferroviaires du Nord-Pas-de-Calais). « C’est un joyeux bordel » déplore Michel Castets, président du CUF et usager de la ligne TGV Arras - Paris. « La SNCF annonce 2 jours de mobilisation alors que des trains sont supprimés la veille ou les lendemains des jours de grève. Comment faisons-nous pour programmer des réunions et qui gardent nos enfants ? Certains logent dans des hôtels tandis que d’autres ont pris des congés en espérant que le mouvement s’essouffle. » Avec d’autres voyageurs, Michel Castets a pris la décision « de faire grève les jours où la SNCF ne le faisait pas. »
Un mouvement qui s’inscrit dans la durée
« C’est une façon de faire la grève mais ce n’est pas une façon de ne pas payer. » Un détail qui a son importance pour le président du collectif. L’acte consiste à ne pas montrer son titre de transport quand le contrôleur le demande ou écrire la mention « voyageur en grève » sur le ticket. « 90% des contrôleurs soutiennent la démarche » d’après les membres du C.U.F, même si vous n'êtes pas à l'abri d'une amende. Le personnel de la SNCF est au courant de cette démarche puisqu’un courrier a été envoyé ce mercredi à la direction des relations commerciales avec les usagers. « Quand cette plaisanterie sera terminée, nous stopperons la grève » prévient Michel Castets. Enfin, les autres adhérents du C.U.F ont bien l’intention de réclamer un dédommagement à la société une fois la grève terminée.
En moyenne, un TER sur 10 circulera ce vendredi dans les Hauts-de-France ainsi qu'un TGV sur 3. 169 cars de substitution sont annoncés. Le préavis de grève court jusqu'au samedi 14 avril. Le texte sera voté le 17 avril.
