15h ce lundi en gare d’Arras, Pierre, 28 ans et de Magnicourt-en-Comté, prend place dans le TGV qui l’emmène à Paris, drapeau français noué autour du cou. Dimanche soir vers 20h, avec 4 potes, il a décidé d’acheter ses billets pour aller applaudir les Bleus alors que Pascal Delattre, du Secours Populaire de Noeux-les-Mines, recevait une invitation à la garden party de l’Elysée. « Je souhaitais vivre cette victoire avec l’équipe de France et le peuple français. En 1998, j’étais trop jeune pour le vivre de cette manière, » avance Pierre.
Mais le premier à avoir aperçu les Bleus est Manu Galant. Lui a décidé de se rendre directement à l’aéroport de Roissy. Présent dès 13h30 dans l’aérogare en compagnie d’autres fans des Bleus à côté des caméras de télé, il s’attendait à voir les héros traverser le hall. « Fausse joie… Les joueurs français sont directement montés dans un bus aux couleurs bleu-blanc-rouge, » nous rapporte-t-il. Replié sur le bord de route avec 2 supporters hollandais désireux également de vivre ce moment, Manu a pu distinguer le sélectionneur Didier Deschamps et Antoine Griezmann la coupe à la main. « 30 secondes après 3 heures d’attente… »
Une patience de rigueur pour un instant éphémère
Pour Pierre, sur les Champs-Elysées, le timing fut à peu près identique : « Quand mes parents et mes grands-parents me racontaient 1998, j’avais des frissons. Là, c’est juste énorme ! Je n’oublierai jamais même si ça n’a duré que 4 secondes, le temps que le bus passe. J’ai été ému, c’est magnifique. Moi qui suis footballeur, voir la Coupe du Monde en vrai à 10 mètres de moi dans les mains de N’Golo Kanté, c’est superbe. On a même envie de la toucher ! » Mais cette saveur a eu un goût de trop peu… « Le bus a traversé l’avenue en 10 minutes. On a fait le voyage et 4 heures d’attente comme des sardines à ne pas bouger car c’était noir de monde pour un retard impressionnant et une vidéo qui n’a duré que 4 secondes. Mais bon, nous les avons vus même si c’est passé vite… »
Du côté de l’Elysée, Pascal est arrivé vers 18h après que sa délégation ait été escortée par la police jusqu’au palais présidentiel. « Le DJ chauffe alors le public. Les joueurs sont arrivés plus tard. Nous les avons vus brandir la coupe. Ainsi que le président de la République. » Certains gamins ont même pu toucher le précieux trophée pendant que Paul Pogba assurait le show, micro à la main. « C’était beaucoup d’émotion ! » résume Pascal.
