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Les caravanes des gens du voyage font de gros dégâts dans l'Artois

News. Les maires et les habitants crient leur ras-le-bol.

Les caravanes des gens du voyage font de gros dégâts dans l'Artois

Les maires de l’Artois interpellent les pouvoirs publics face aux installations intempestives des caravanes des gens du voyage sur le territoire. Le maire de Lens a écrit à Gérard Collomb, le ministre de l’intérieur, pour que des mesures soient prises suite à l’installation d’une centaine de caravanes des gens du voyage sur la plaine Molière, dimanche. Pour Sylvain Robert, « le stationnement et l’occupation des gens du voyage portent atteinte à la salubrité, la sécurité et la tranquillité publique. »

Ras-le-bol des habitants

Ces implantations illicites suscitent l’exaspération chez les maires mais aussi chez les habitants des nombreuses communes concernées comme Noeux-les-Mines, Meurchin, Annequin ou encore Haisnes. Michel, habite Haisnes et est l’un des dirigeants du club de foot d’Auchy-les-Mines, également impacté par l’installation de plusieurs caravanes en juin dernier. Il est résigné : « On ne peut pas faire grand chose, ils nous menacent quand on essaie de les empêcher d’entrer sur le site. Une fois installés ils savent qu’ils pourront au moins rester 15 jours sur place, le temps que la procédure d’expulsion soit rendue par le tribunal administratif. » Le maire d’Annequin, Yves Dupont, est conscient de l’impact auprès des habitants et des riverains : « Les activités prévues ont été annulées sur le terrain de foot occupé en juin et il y a de l’inquiétude pour les habitants avec des suspicions de vol. Un riverain aurait vu les gens installés escalader son muret pour lui voler des légumes. » À Haisnes, 2 terrains de foot de la communes sont occupés depuis quelques jours et le constat est le même pour David Payard, l’adjoint au maire qui est intervenu en tant que médiateur à l’arrivée des caravanes. « C’est devenu récurrent depuis 2 ans et les gens sont excédés. L’an dernier, ils ont volé de l’électricité en se branchant aux candélabres situés sur la façade des maisons. »

Facture salée pour les communes

Il y a 10 jours, à Annequin, la mobilisation du maire et des riverains a permis de faire partir les caravanes des gens du voyage en quelques heures. Mais le maire de la ville Yves Dupont rappelle que l’occupation du terrain de foot, en juin dernier, a occasionné de gros dégâts : « Des portes cassées, des grilles détruites, du matériel volé qu’il faut remplacer, un portique et des protections pour barrer les entrées qu’il faut installer… Le passage des gens du voyage va coûter 45 000 à 50 000 euros à la ville. » A Haisnes, les dégâts avaient été chiffrés à 100 000 euros l’an dernier après l’installation des caravanes des gens du voyage sur les terrains de foot de la commune. « Le terrain artificiel avait été particulièrement dégradé par la fixation des auvents au sol et le passage des caravanes dont les pneus avaient brûlé le revêtement synthétique, » précise David Payard. L’investissement dans des portiques qui devaient permettre d’éviter l’installation de caravanes n’a pas eu l’effet escompté cette année.

Des communes hors la loi

La communauté des gens du voyage met les maires des communes devant le fait accompli : la loi n’est pas respectée. Il manque des aires d’accueil dans les communes de plus de 5 000 habitants, qui ont l’obligation de mettre à disposition un terrain pour la communauté des gens du voyage dans les agglomérations de Lens-Liévin, Hénin-Carvin et Béthune-Bruay. Lors du dernier conseil communautaire de l’agglomération de Béthune-Bruay en juin dernier, le maire d’Annequin demandait justement de mettre en place les aires manquantes d’accueil des gens du voyage sur les communes de Barlin, Douvrin...  Il faut aussi, selon lui, « trouver une aire de grand passage sur le territoire pour accueillir les gens du voyage. Il faut faire un recensement des lieux possibles et aider la commune choisie par le biais de dotation de solidarité. » Il attend que les discussions reprennent à la rentrée sur cette problématique. David Payard « ne veut pas pointer du doigt les villes qui n’ont pas mises en place les aires d’accueil. Il y a surement un problème foncier, administratif ou financier. En tout cas, il faut tous se mettre autour de la table pour trouver une solution. » Le préfet du Pas-de-Calais demande aux agglomérations de respecter la loi applicable depuis 2012.

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