Lundi, la ville de Souchez a été l’une des plus touchées par les intempéries. Les premières images en arrivant dans le village laissent penser qu’il ne s’est rien passé. Etonnant ! Pourtant, en dehors de la rue principale, caves inondées, trottoirs défoncés et nappes de boue ne se comptent plus. Et que dire du bruit des pompes. Les habitants s’affairent. « On a été inondé alors, on met tout à la benne. Tous les gens s’entraident, » nous indique-t-on d’entrée. Un voisin poursuit simplement, en bleu de travail, sueur sur le front : « Que d’eau, que de boue et les voisins au-dessus, c’est encore pire. Moi, je n’ai eu que 10 centimètres mais certains ont eu 40, 50, 60, 80 centimètres ! Il y a une maison où la dalle est touchée, on a peur qu’elle s’effondre. »
« C’était l’hécatombe »
Pendant 3 heures, Souchez a vécu l’enfer. « Je ne suis pas sinistré mais je viens aider les gens qui en ont besoin, » témoigne un autre passant. Et il détaille : « Il y a eu des pluies torrentielles pendant une heure. Je bosse dans un collège, on a confiné les enfants histoire de les mettre à l’abri, et qu’ils ne se trouvent pas en danger. Il m’a fallu une heure pour rentrer au lieu de 20 minutes d’habitude. J’ai croisé les gendarmes qui m’ont indiqué qu’il y avait un mètre d’eau dans Souchez. J’ai pris un autre chemin qui m’a permis de rejoindre mon domicile. Une fois la voiture garée, j’ai vite évalué les dégâts car c’était un véritable torrent. Visiblement dans l’après-midi, c’est arrivé de tous les côtés. Ca a dévalé d’Aix-Noulette, Arras, Ablain-Saint-Nazaire. La Souchez a débordé. C’était l’hécatombe. On essaie donc d’aider les gens. On a pompé les caves de la pharmacie, du café… On fait comme on peut mais c’est dur. »
« La première fois que je vois cela ! »
Les commerces ont été ravagés. « Le magasin est inondé de partout, raconte le frère d’une gérante de magasin de fruits et légumes. Les revêtements de sol sont foutus. On nettoie, on retire les meubles... L’assureur est venu mais ne souhaite pas répondre à nos questions. Nous lui avons demandé si on allait être dédommagés et il a dit ne pas savoir parce qu’il faut des papiers, du temps. Au final, le magasin va devoir être fermé plusieurs jours, le tout à nos frais. » Il va falloir du temps pour estomper les dégâts, la galère et les souvenirs. En attendant, un seul mot d’ordre : la solidarité ! « On aide les gens, on se donne tous la main. Parce que c’est pire que la semaine précédente. Il n’y a plus de trottoir, il n’y a plus rien. C’est la première fois que je vois cela ! »
Cyril Jamet avec Sylvain Créïs