Depuis 5 ans, on produit du vin sur des vignes atypiques plantées sur un terril à Haillicourt. L’idée semblait loufoque quand les vignes de « Charbonnay », jeu de mot entre Chardonnay et charbon, ont été plantées en 2011 mais elle a porté ses fruits.
Des bénévoles pour récolter le raisin
Les 6es vendanges du terril viticole du 2 bis sont organisées ce samedi à partir de 9h. Une quarantaine de bénévoles et de membres de l’association « 2 Bis et Tertous » vont récolter les 3 000 pieds de vigne de raisin blanc. Un exercice difficile sur les pentes du terril comme l’explique le maire d’Haillicourt Gérard Foucault : « C’est périlleux et il faut avoir une bonne condition physique pour porter les grappes cueillies jusqu’en bas. Ce sont les plus sportifs qui font les allers-retours notamment John Gadret, l’ancien coureur cycliste du Tour de France, originaire du secteur ou encore l’ancien boxeur Théo Lemoine. On ne demande pas un rendement des grands vignobles. C’est convivial avec un petie casse-croute et un petit coup à boire ! »
Le rendez-vous des curieux
Le maire d’Haillicourt Gérard Foucault invite le public à assister aux vendanges car « c’est un vrai spectacle de voir la cueillette et le chargement avant que tout parte au pressage au presbytère. Des gens viennent de toute la région, de Saint-Emilion et même d’Italie ou de Belgique. C’est une curiosité de voir des vendanges sur un terril et ça intéresse beaucoup de monde et de nombreux médias chaque année. » Au pied du terril, la mairie a prévu une animation musicale pour le public. Le maire a invité Sylvain Tanière, le fils d’Edmond Tanière l’interprète du titre « Tout in haut de ch'terril ».
Une excellente cuvée 2018 ?
800 litres de Charbonnay devraient être produits des récoltes et « ça devrait être la meilleure cuvée depuis qu’on s’est lancé notamment grâce à l’été ensoleillé qu’a connu la région. » La mairie obtient un tiers de la production qu’elle ne vend pas. « On ouvre les bouteilles lors des vœux, des noces d’or, de diamant ou pour certains visiteurs en partenariat avec l’office de tourisme. » Le reste de la production est destiné au viticulteur et à l’association « 2 Bis et Tertous » qui vend les bouteilles à ses adhérents au tarif de 40 euros (c’est une denrée rare !). On pourrait même un jour retrouver les bouteilles en vente dans le commerce grâce à la législation européenne qui autorise de produire du vin partout en France et non plus seulement dans les régions déjà viticoles. Qui a dit que le Nord était le pays de la bière ?
