Horizon : Quentin, vous êtes organisateur d’une des 2 actions déclarées en préfecture pour ce samedi 17 novembre. Que pouvez-vous nous dire sur la trame à respecter ?
J’ai lancé un appel sur les réseaux sociaux pour inviter les personnes du secteur d’Aubigny souhaitant se joindre à la manifestation d’Arras à me rejoindre dès 7h au rond-point dit du cabaret rouge sur la RD 939. A ce moment-là, selon l’affluence, d’après nos infos et le contact à la préfecture, une opération escargot peut être conduite. Mais nous n’avons pas le droit de rouler à moins de 40km/h, ni de boucher la bande d’arrêt d’urgence. Nous avons aussi obligation de laisser passer les véhicules de secours, infirmiers, auxiliaires de vie… Ceci dit, cette opération ne va durer que 30 à 40 minutes, le temps de rejoindre le rond-point des abattoirs à Arras.
Il est difficile de juger le taux de participation. De votre côté, savez-vous nous dire à quoi il faut s’attendre ?
Impossible ! Sur les posts que j’ai publiés sur Facebook, j’ai une dizaine de retour. Donc, potentiellement, une dizaine de véhicules. Mais il n’y a pas besoin d’être beaucoup pour mener une opération escargot. Un tracteur va diriger notre cortège. Ensuite, ça s’enchainera. L’idée est avant tout de se rassembler à Aubigny pour partir ensemble sur Arras et montrer notre grogne.
« Faire bouger les choses en montrant la grogne des Français »
Avez-vous un contact permanent à la préfecture ou avec des organismes de secours pour tenir informés des avancées du mouvement ?
En fait, je me suis rapproché de la manifestation d’Arras pour savoir comment déclarer notre action. Au final, l’opération escargot d’Aubigny a été déclarée parmi les mouvements liés à son rassemblement. On va collaborer au rond point de Burger King sur le coup de 8h. Puis, nous allons nous dispatcher sur les points de blocages. Nous nous déplacerons à pieds dans ces points en laissant passer les véhicules au compte-goutte avec des arrêts, des coupures. Nous n’allons pas utiliser de véhicule car le stationnement sur la voie publique est interdit. Nous souhaitons créer des bouchons mais pas par plaisir, juste pour protester.
Qu’espérez-vous par ces manifestations ?
On veut faire bouger les choses en montrant la grogne des Français. Je prends mon exemple. J’habite à la campagne et j’ai besoin de mon véhicule. Or, le prix du carburant est affolant. Il a flambé. Nous souhaitons donc faire supprimer ces fameuses taxes qui entrainent une hausse des prix de l’essence en France.
Entre gilets jaunes, avez-vous déjà échangé sur l’état d’esprit et la suite éventuelle à donner à ce mouvement ?
Nous serons mobilisés dès 7h ce samedi matin mais l’on parle déjà de savoir qui peut rester sur le pont jusque dimanche soir, voire lundi matin si rien n’est fait. Si ça ne bouge pas, nous nous mobiliserons autant qu’il le faudra. C’est de la mobilisation citoyenne où tout le monde se sent concerné. Si on bouge, c’est jusqu’au bout ! Jusqu’à ce que quelque chose soit fait au plus haut niveau de l’Etat.
Propos recueillis par Géraud Lefebvre
