Horizon : Gilles Debove, vous et vos collègues, êtes mobilisés depuis le début du mouvement des gilets jaunes. 3 semaines plus tard, quel est le moral des troupes ?
C’est relativement compliqué car les repos sont limités. Il y a des opérations toute la journée sur différents secteurs du Pas-de-Calais qui mobilisent des fonctionnaires. Dernièrement, les effectifs du département ont convergé à Calais pour venir épauler les collègues. Ce week-end, nous étions à la limite de l’insurrection avec des voitures brulées. Nous sommes usés par la situation. D’autant qu’en grande majorité, mes collègues sont des gilets jaunes. Eux aussi, subissent de plein fouet les taxes du gouvernement, le prix du gasoil et le gel du point d’indice.
Quel regard portez-vous sur ces violences qui se sont déroulées à Calais dans la nuit du 1er au 2 décembre ?
Il y a un mouvement de gilets jaunes pacifiste qui souhaite se faire entendre du gouvernement. Mais des bandes de casseurs organisées ont coupé l’éclairage public à la tombée de la nuit et s’en sont pris aux forces de l’ordre. Nous avons reçu des jets de boules de pétanque, des bouteilles d’acide et d’autres projectiles. Ils ont brulé des voitures et saccagé des magasins. Ça a été chaud mais nous avons bénéficié de renforts de collègues du département pour gérer la situation. Nous sommes là pour assurer la sécurité des biens et des personnes mais les casseurs veulent tuer du flic. Ce mouvement des gilets jaunes est citoyen. Je recommande aux gens pacifistes de quitter les lieux si des casseurs jettent des pierres sur la police. Car il y aura forcément une réponse proportionnelle à l’attaque et ces personnes n’ont pas à subir les pots cassés à cause de quelques voyous.
Ce scénario n’est pas le même dans l’Artois, comment l'expliquez-vous ?
À Lens et Arras, ça se passe assez bien. L'ambiance est agréable même si cela reste difficile pour les collègues. Les gens sont là pour exprimer un mal-vivre. Ce sont des personnes qui travaillent à longueur d’année pour payer leurs impôts, leurs frais de véhicules et leurs loyers. Après avoir payé cela, il ne leur reste plus rien pour vivre. Toutes ces personnes sont calmes, ce n’est pas le cas des casseurs à Calais qui se mélangent aux gilets jaunes. Nous avons interpellé un certain nombre de manifestants du Bassin Minier dans le Calaisis déterminés à en découdre avec les flics.
« Nous sommes au bord de la rupture »
Combien de vos collègues ont été blessés ?
Un policier a pris un pavé en pleine figure et 8 autres ont été blessés à Calais depuis le début du mouvement des gilets jaunes. D’autres ont tenu des points de blocage pendant 15 heures sans nourriture.
Combien d'effectifs de police sont mobilisés dans le Pas-de-Calais ?
Plusieurs unités de CRS sont déployées dans le département. Nous demandons des renforts d’effectifs si la situation s’avère nécessaire. Certains ont été mobilisés sur le territoire national ainsi qu’à Paris. C’est pour cela qu’ils n’ont pas pris de repos, nous sommes au bord de la rupture. On en discute ensemble, on est prêts pour la prochaine manifestation de samedi. Cela fera un mois que la mobilisation a commencé. Un mois sans se reposer, c’est long ! En temps normal, nous tournons à 40% d’absence sur les effectifs, certains ont entre 600 et 1 000 heures de travail à récupérer. Si l’état d’urgence est rétabli, il y aura 25% d’absence, ce sera encore plus compliqué de récupérer nos heures.
Propos recueillis par Géraud Lefebvre
« Des policiers usés n’ont pas pris de repos » depuis le début du mouvement des gilets jaunes
News. Mobilisé depuis le début du mouvement des gilets jaunes avec d’autres policiers, Gilles Debove revient sur la durée de la mobilisation. Ce responsable syndical CGP-FO Police dans le Pas-de-Calais témoigne de ses conditions de travail.
Publié le 03/12/2018 à 17h09 - Par Géraud Lefebvre
Réagir à cet article
En direct
- 14h34Que faire ce week-end du 23-24 novembre dans le Pas-de-Calais ?
- 12h22La ministre de l’Agriculture en visite dans le Pas-de-Calais aujourd’hui
- 08h34Un camion se couche sur le côté à Aubigny-en-Artois
- 07h45L'autoroute A1 en direction de Lille retrouve une situation plus calme après un accident entre deux camions
- 06h25Les Hauts-de-France en phase épidémique de bronchiolite
- 06h05La prime de Noël 2024 sera versée le 13 décembre
- 05h41Dernières places en vente pour le Trial Indoor de Liévin !
- 20/11Un commerçant lensois dévoile une robe en chocolat au Salon international des métiers d'art
- 20/11Pour Noël, une grande comédie musicale Disney dans le centre-ville de Lens
- 20/11Journée internationale de l'enfant : « Faciliter l'intégration et permettre une vie d'adulte responsable»
- 20/11Le secrétariat du Père Noël est ouvert !
- 20/11Un trampoline park flambant neuf ouvre ses portes près d’Arras
- 20/11Un téléfilm diffusé ce soir avec Cécile Bois et Bruno Solo, des scènes tournées à Méricourt
- 20/11Une marche blanche organisée à Vimy après la disparition tragique d’une famille dans un accident
- 19/11Important accident entre trois voitures sur l'A21, quatre personnes blessées
- 19/11Le parc animalier Pairi Daiza touché par des inondations
- 19/11Grève à la SNCF : la circulation des TGV peu impactée dans les Hauts-de-France ce jeudi
- 19/11L’enseigne nordiste Auchan victime d’une cyber-attaque
- 19/11Fin du festival du livre d’Arras le 1er mai
- 19/11Un trou de 15 mètres de profondeur lors d'un glissement de terrain au sud d'Arras
Les plus lus
- 1 -Dramatique accident sur l'A26 : une mère et ses deux enfants ont perdu la vie
- 2 -De la neige attendue dans le Nord et le Pas-de-Calais la semaine prochaine ?
- 3 -Une voiture fait plusieurs tonneaux en sortant de la Rocade minière, le conducteur n'a pas survécu
- 4 -Arras : un accident entre deux voitures fait trois blessés, dont deux bébés
- 5 -Une marche blanche organisée à Vimy après la disparition tragique d’une famille dans un accident