Pour calmer les ardeurs du mouvement des gilets jaunes, le Premier Ministre Edouard Philippe s’est engagé ce mardi midi sur le gel de la hausse des taxes sur le carburant, des prix du gaz et de l'électricité pendant 6 mois ainsi que sur le report (également de 6 mois) du renforcement du contrôle technique. Pendant ce temps, un moratoire sur l’impôt et les dépenses publiques se tiendra. Du côté des manifestants, cette annonce parait bien maigre. « J’en pense que finalement, il gèle les choses, s’étonne Reynald d’Arras. Il ne répond pas à notre demande qui est de baisser les taxes. Toutes ! Là, on a juste droit à un leurre. C’est bien, c’est beau mais on ne gagnera rien. Ca stagne, tout simplement. »
Dans ces conditions, l’Arrageois et ses compagnons de terrain annoncent clairement que « le mouvement va donc continuer » parce que « ces annonces ne font qu’attiser le feu. Le gouvernement fait l’inverse de ce qu’il faut. » Dans ces conditions, de nouvelles actions sont prévues pour ces prochaines heures et prochains jours. « Certes, il y a eu des débordements mais ce ne sont pas les gilets jaunes qui sont avant tout pacifistes. Il faut qu’on avance, que l’Assemblée Nationale soit dissoute… Avec son arrogance et son manque de respect pour le peuple, le président va beaucoup trop loin. Son comportement buté a amplifié la colère, » rétorque Reynald, pas satisfait du tout, et dont la majorité des gilets jaunes partage l’avis. De son côté, Sandrine, gilet jaune à Noeux-les-Mines, estime que « le moratoire n'est pas suffisant et que le gouvernement imposera d'autres taxes par la suite. Ce n'est que reculer pour mieux sauter. » Morgan, son mari, également manifestant, trouve lui « qu'il est trop tard pour annoncer ces mesures. Le mouvement ne va pas s'essoufler, il va même s'amplifier car les Français sont en colère. C'est de la manipulation politique, il fallait faire des propositions après le 17 novembre. »
