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« Nous vivons depuis quelques semaines des moments et des violences inédits »

News. Les forces de l’ordre enchaînent les missions ces dernières semaines. Et désormais, en plus des gilets jaunes, elles doivent assurer la sécurité autour des manifestations lycéennes. Christophe Plachez, permanent syndical unité SGP, résume les difficultés rencontrées par la police en cette période tendue.

Horizon : Christophe Plachez, en parallèle du mouvement des gilets jaunes, s’ajoutent les actions des lycéens. Comment la police gère ce grand nombre d’interventions ?
Toutes les forces de l’ordre sont mobilisées 24h/24. Dans ces conditions, les collègues commencent donc logiquement à être fatigués. Le mouvement lycéen va entrainer une mobilisation supplémentaire. Par exemple, ce lundi, il a fallu intervenir dès 7h30 pour que le calme commence à revenir vers 13h. Ce n’est pas évident quand vous avez déjà dû accumuler les heures de présence sur le terrain le week-end.

Comment cela s’est passé ce lundi matin ?
Il y a eu des points où il a été nécessaire d’évacuer comme les lycées Darchicourt et Pasteur à Hénin-Beaumont. Il y avait entre 250 et 300 manifestants pour chaque établissement. Pareil à Béhal et Robespierre du côté de Lens ou encore à Henri-Darras à Liévin. La difficulté est que les bâtiments sont bloqués et, à leur arrivée, les forces de l’ordre tombent sur des jets de projectiles ou encore des bombes de confection artisanales contenant de l’acide. Il est donc nécessaire de faire usage de la force ou de gaz lacrymogène pour rétablir le calme. Heureusement, il n’y a eu aucun blessé. En revanche, plusieurs jeunes ont été interpellés et placés en garde-à-vue à Lens.

« Quand les dérives arrivent, il faut rétablir l’ordre public »

Quelles sont les consignes face à un jeune public ?
Pour nous, tout citoyen a bien entendu le droit de manifester dans le calme. Mais dès qu’il y a des jets de projectiles, la nécessité reste de rétablir l’ordre public. Nous restons impartiaux. On est là pour faire notre travail de policier. Aussi, on a toujours des groupes de casseurs qui se mêlent aux manifestations. Le problème est de faire le distinguo entre les lycéens pacifistes et les autres car les fauteurs de troubles sont cachés dans la foule. Ces individus nous lancent des pierres et autres.

Une partie de la population vous soutient, l’autre vous dénigre. Comment, vivez-vous cela ?
Nous sommes avant tout présents pour faire notre travail. Quand les dérives arrivent, il faut rétablir l’ordre public. Nous avons le contrôle de la situation mais nous vivons depuis quelques semaines des moments et des violences inédits. Il en découle que toutes les forces de l’ordre sont mobilisées toute la semaine. Les Bac, les unités de roulement mais aussi nos collègues de la sureté départementale sont sur le terrain. Et ce lundi matin nous avons également eu le renfort d’un demi-escadron de gendarmes mobiles. Ca fait beaucoup de monde sur la voie publique.

Propos recueillis par Géraud Lefebvre

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