Thomas Mesnier, député et urgentiste et Pierre Carli, chef du Samu de Paris, étaient en visite ce jeudi au centre hospitalier de Lens. Missionnés par la Ministre de la Santé Agnès Buzyn en juin, ils sont chargés de faire un rapport sur la situation actuelle dans les services des urgences et de trouver des solutions. Ils ont notamment rencontré plusieurs membres du personnel, les organisations syndicales et les équipes d’encadrement des services d’urgences.
Le service des urgences en grève depuis des mois
230 services des urgences sont en grève en France depuis 6 mois et c’est le cas à Lens. Le personnel réclame plus de moyens humains et matériels et il ne reste que 5 médecins urgentistes, les démissions se sont succédées ces derniers mois. C’est dans ce contexte que les 2 hommes missionnés par la Ministre se sont rendus à l’hôpital de Lens. Agnès Buzyn doit annoncer de nouvelles propositions lundi, elle devrait se baser sur le rapport de Thomas Mesnier et Pierre Carli. Ces derniers sont « conscients de l’immense pression qui pèsent sur leurs épaules. » Ils ont visité plusieurs établissements avant de se rendre à Lens. Le député estime que « la situation est comparable à d’autres hôpitaux : le nombre d’urgentistes, les conditions de travail et d’accueil, le financement des hôpitaux… il faut que le ministère travaille sur ces dossiers là pour résoudre la crise. Il faudra ensuite s’atteler à la construction du nouvel hôpital dans un souci d’améliorer l’accueil des urgentistes. » Concernant le détail des annonces, Thomas Mesnier et son comparse étaient présents pour « faire des propositions nationales globales et d’autres plus locales en fonction du contexte. » Le détail des propositions devra attendre !
Des travaux et un recrutement d'urgentistes
Edmond Mackowiak a vu d’un bon œil ce déplacement « de personnes influentes ». Le directeur du centre hospitalier de Lens espère sortir de la crise « d’ici un an, un an et demi. » Cela passe par des travaux de réhabilitation des locaux des urgences. « L’Agence Régionale de Santé (ARS) nous soutient financièrement et il y a déjà 500 000 euros qui ont été mis sur la table. À nous d’être attractifs pour avoir du personnel qui nous rejoigne. » Pour cela, la direction mise sur un recrutement. « L’effectif est réduit à 5 personnes avec le soutien des équipes médicales de Béthune, on arrive à avoir un noyau dur. Le reste des gardes est assuré par des médecins extérieurs que l’on paye au prix du marché. Pour nous, l’idée est d’avoir de plus en plus de médecins attachés au service et de moins en moins en extérieur. Si on pouvait doubler le nombre d’urgentistes, ce serait bien. »