Le congrès national des maires ruraux de France débute ce vendredi à Eppe-Sauvage dans l’Avesnois. Edouard Philippe ainsi que plusieurs membres du gouvernement seront présents, tout comme une centaine de maires de communes rurales. Les élus locaux attendent des annonces fortes de la part de l'exécutif, notamment sur leur statut mais aussi sur les différences de dotation. « Aujourd’hui, un habitant d’une commune rurale pèse 2 fois moins qu’un habitant urbain », souligne Hubert Degrève, président des maires ruraux du Pas-de-Calais. « En clair, une dotation attribuée pour une commune rurale est de l’ordre de 62 euros par an et par habitant. Pour une commune urbaine, elle est de 124 euros, soit le double. Je conçois que nous n’avons pas les mêmes besoins entre un village de 600 habitants et une ville de plusieurs milliers d’habitants. Nous n’avons pas les moyens d’embaucher un directeur des ressources humaines ou un directeur général des services. Le maire doit être présent à tout moment. Nous avons aussi beaucoup de dossiers à traiter et nous ne bénéficions pas non plus de la politique de la ville alors que les communes urbaines peuvent y prétendre. » Les élus ruraux réclament donc 100 euros de dotation par habitant et par an au gouvernement.
Un maire sur 2 n’envisage pas de se représenter en 2020
Près d’un maire sur 2 n’envisage pas de se représenter en 2020 d’après une étude de l’observatoire de la démocratie de proximité réalisée à partir des réponses de 4 657 mairies. Le chiffre atteint même 60% dans les communes rurales. Lélio Pédrini est le maire de Camblain-Châtelain, un village de 1 800 habitants près de Bruay-la-Buissière. « Je dois gérer l’état civil, la réglementation, l’urbanisme, l’accueil du public, la comptabilité… vous savez une petite commune a les mêmes compétences que les grandes villes mais l’échelle n’est pas la même. On doit les exercer pleines et entières avec effectivement un personnel qui doit être polyvalent », réagit-il. « Le maire d’une commune rurale est un vrai couteau-suisse. » Si ses journées sont chargées, Lélio Pédrini ne ressent pas de lassitude comparé à d’autres élus qui sont tentés de jeter l'éponge. Selon Hubert Degrève « ce ras-le-bol n’est pas toujours justifié, je ne connais pas beaucoup de maires dans le Pas-de-Calais qui n’envisagent pas de se représenter à cause des difficultés sur le terrain. Par contre, cela peut avoir un lien avec la fatigue, l’âge ou la lassitude. »
