L’ambiance était maussade dans les couloirs de la clinique médico-chirurgicale de Bruay-la-Buissière ce lundi. Le tribunal de commerce d’Arras a prononcé mercredi 18 décembre la liquidation judiciaire totale avec une poursuite d’activité jusqu’au 31 décembre. Mais dans les faits, l’établissement fermera ses portes « prochainement et probablement avant le 31 décembre » même si le personnel continuera d’être rémunéré jusqu’à la fin d'année. Au total, 70 personnes travaillent au sein de la clinique. La population perdra également son hôpital de proximité comme l’explique Marcel, l’un des patients qui s’est rendu à l’accueil pour trouver une solution. « Le tribunal a jugé, c’est comme ça… mais c’était proche de chez moi. Je me suis rendu à la clinique avant la fermeture pour savoir comment je vais faire pour l’année prochaine car je recherche un nouveau cardiologue. Mais à 73 ans c’est dur, en plus je vis seul ! C’était pourtant une clinique accueillante et maintenant je vais devoir faire plus de kilomètres », se désole-t-il. Certains patients ont été redirigés vers la clinique Anne d’Artois à Béthune.
Une prime supra légale réclamée par le syndicat Force Ouvrière
Si « les carottes sont cuites » comme le concèdent certains membres du personnel dans les couloirs de la clinique, d’autres ne veulent rien lâcher. C’est le cas de Bernadette Flament, déléguée syndicale FO qui réclame « une réunion avec la direction pour obtenir une prime supra légale. Autrement dit, nous demandons 1 000 euros par salarié et par ancienneté. J’estime qu’on a subi assez de préjudices depuis le mois de septembre quand on a appris la nouvelle. Un établissement de santé ne doit pas être géré pas des financiers. Malheureusement aujourd’hui, nous allons perdre notre clinique de proximité. » Du côté du personnel, on grimace ! « Certains membres du personnel disent que la direction n’est pas fautive or c’est faux. D’accord, il y a eu des investissements, des rafraichissements dans les chambres et le problème de la désertification médicale est réel ; mais la direction a fait fuir des médecins. Il y avait un bon gériatre, entouré d’une bonne équipe, au sein de la clinique et il est parti. Qu’on nous dise pas qu’ailleurs c’était mieux, c’est faux », lance Francine Pillou, aide soignante au bloc opératoire.
Le matériel devrait être mis en vente aux enchères par le liquidateur. La direction, contactée par Horizon, n’a pas souhaité donné plus d’informations pour le moment.
