L’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) met en garde contre un virus émergeant qui affecte les plantes potagères et en particuliers les tomates, piments et poivrons. Il s’appelle le ToBRFV (Tomate Brown Rugose Fruit Virus) et il est « particulièrement dangereux pour les plantes qui y sont sensibles. Il peut se transmettre par les semences, les plants et les fruits infectés et survit longtemps à l’air libre », a rappelé l’Anses dans un communiqué ce mardi. Il n’existe pas de traitement à ce jour et le virus rend les plantes incommercialisables. Contactée par Horizon, Christine Tayeh, coordinatrice scientifique du laboratoire de santé des végétaux à l’Anses, s’inquiète d’un risque élevé de propagation du virus dans les cultures françaises. Explications.
Horizon : Est-ce dangereux pour l’être humain ?
Christine Tayeh : Le virus n’est pas dangereux pour la santé humaine, il est dangereux pour la santé des tomates, piments et poivrons. En revanche il peut attaquer une serre entière. Dans les pays où le virus est présent, il y a déjà eu 100% d’infections au sein d’une exploitation.
Dans quels pays le virus est-il implanté et pourrait-il débarquer en France ?
Il est présent en Israël, en Jordanie, au Mexique, en Chine, en Turquie, en Grèce, aux Pays-Bas, en Espagne, au Royaume-Uni et en Italie. Si des importations se font à partir de pays contaminés de semences et de plants, le risque de voir arriver ce virus en France est élevé. Ces importations de semences et de plants sont interdites depuis novembre 2019. Ce qui permet de réduire le risque même si les importations de fruits sont encore possible, il y a donc une porte d’entrée du virus en France.
Comment se transmet-il ?
Le virus peut se transmettre par contact entre une plante saine et une plante malade ou bien d’une plante malade vers des objets, des mains ou des vêtements. Si un ouvrier a touché la plante malade, il peut ensuite le transmettre à une plante saine s’il la manipule.
Que faire si le virus se trouve dans notre potager ?
En cas de suspicion de la présence de virus sur des plantations, aussi bien chez des particuliers que chez des professionnels, il faut la signaler rapidement auprès des services régionaux de l’état comme les Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) ou bien à la chambre d'agriculture. Des prélèvements seront ainsi mis en place afin de valider ou non la présence du virus. S’il est présent, il faut l’éradiquer via l’arrachage ou l’incinération des plants après autorisation. Il faudra désinfecter la serre ou l’unité de production et appliquer un vide sanitaire pendant un certain temps. L’impact économique, lui, serait conséquent.
Propos recueillis par Géraud Lefebvre.
