Edouard Philippe, le Premier ministre et Olivier Véran, ministre de la Santé, ont tenu une conférence de presse ce dimanche pour faire un point global sur l’épidémie de coronavirus. « Nous vivons une crise sans précédent, une crise sanitaire d’une grande intensité. Les Français ne retrouveront pas tout de suite et probablement pas avant longtemps leur vie d'avant. Cette crise sanitaire n’est pas terminée, bien sûr nous marquons des points contre l’épidémie. Heureusement, la situation s’améliore progressivement mais l’épidémie n’est pas dernière nous, elle fait encore des morts chaque jour », a rappelé le Premier Ministre. « Cette crise sanitaire va provoquer une crise économique qui sera brutale. »
Une décrue épidémique
Jérome Salomon, directeur général de la Santé, a également fait un bilan quotidien sur l’évolution de la pandémie. « Nous observons une très lente décrue épidémique. Il y a 30 610 malades hospitalisés », avec 810 nouveaux patients admis. « Mais le solde est négatif avec 29 patients en moins. Au niveau des cas graves, il y a actuellement 7 744 malades en réanimation en ce moment. Pour le 11e jour consécutif, il s'agit d'un solde négatif avec 89 malades en moins dans les services de réanimation. »
Les questions sur le déconfinement
« Beaucoup de ceux qui nous regardent aimeraient que j'entre dans le détail de ce qui va se passer le 11 mai et dans les jours qui vont suivre : je ne vais pas répondre à toutes ces questions aujourd'hui. Je le ferai prochainement, d’ici 15 jours quand le plan du déconfinement sera terminé » a expliqué Edouard Philippe qui a tout de même apporté quelques précisions sur le sujet. Le Premier Ministre a déjà constaté un « respect du confinement et une immense diminution des déplacements. Ce respect du confinement a produit ses effets. Nous avons réussi à augmenter notre capacité d'accueil en réanimation, de 5000 à 10 500. » Les priorités du gouvernement sont « d’assurer la santé des Français et d’assurer la continuité de la vie de la Nation. » Ainsi, il faut « pouvoir faire continuer l’école, l’investissement (…) ces éléments que nous ne pouvons pas geler indéfiniment ». Il a été rappelé qu'il n'existe pas encore de vaccin, ni de traitement. « Cela nous laisse un instrument : la prévention » qui s'appuie sur 3 éléments : les gestes barrières, les tests et l'isolement des porteurs du virus. À partir du 11 mai, le télétravail devra continuer à être privilégié et l'obligation du port du masque sera « probable » dans les transports en commun. La réouverture des classes sera progressive, peut-être sur des moitiés de jours ou bien par petits groupes d'élèves.
Sur les masques
Un point a été effectué sur la question des masques ce dimanche. « Au mois de janvier, nous avions un stock de 117 millions, avec une production hebdomadaire de 4 millions de masques et une consommation de 5 millions par semaine. » précise Edouard Philippe. « Nous avons pu ramener des masques grâce à un pont aérien mis en place par la France. ». Olivier Véran, ministre de la Santé, ajoute que ce pont aérien a permis d’apaiser la situation sur la distribution de masques même s’il ne nie pas les « tensions d’approvisionnement sur les masques FFP2 et sur les blouses et les gants».
La situation dans les EHPAD
« 80% des Ehpad ont signalé au moins un cas de coronavirus. (...) Ce qui s'y passe est à la fois poignant, et remarquable. » a expliqué Olivier Véran. Il y aura une campagne de dépistage en Ehpad dès qu'un cas sera signalisé. Le ministre de la Santé a détaillé des mesures liées au droit de visite en Ehpad. À partir de lundi, les familles pourront rendre visite à leurs aînés mais pas plus de 2 membres de la famille à la fois et interdiction d'avoir des contacts physiques. Ce droit de visite pourra s'appliquer pour les personnes en situation de handicap.
Olivier Veran insiste sur le fait que les Français ne doivent pas renoncer aux soins et s'inquiète de la baisse des consultations.
