Horizon : Joël Surig, comment va s’organiser la reprise des écoles lundi ?
85% des communes du Pas-de-Calais sont engagées dans une rentrées progressive, cela signifie que des écoles vont rouvrir mardi, mercredi ou bien jeudi ou vendredi.
Il y a une grosse disparité sur les territoires, on sait que les communes du Lensois ont refusé d’ouvrir leurs classes. Comment l'expliquez-vous ?
On veut que cela se passe bien, c’est vrai qu’on continue à travailler avec certaines communes du bassin minier qui n’ouvrent pas tout de suite des écoles. Elles ont besoin d’un peu plus de temps et on travaille avec elles.
À quel rythme les élèves retourneront-ils en classe ? On sait qu’il y aura des effectifs réduits ?
Il y a une adaptation au local. Il fallait connaître les familles volontaires pour mettre les enfants à l’école, et savoir si des enseignants seraient en mesure d’assurer les cours. Donc ça prend du temps. Et il y a aussi des enseignants qui feront la classe à distance. À cela s’ajoute la disponibilité des locaux. Il y a des publics prioritaires qu’on doit accueillir. En tout cas, plusieurs niveaux aussi une priorisation de certains niveaux (Grande Section, CP, CE1 et CM2).
Y-aura-t-il une continuité pédagogique pour ceux qui n’iront pas en classe ?
Oui c'est clair que l’instruction est obligatoire. Il y a ceux qui seront à l’école et ce sera une bonne occasion de montrer aux familles que nous sommes en mesure de respecter les gestes barrières et il y a aussi le travail à distance. On va alterner les deux et au fur et à mesure, dans 4 ou 5 semaines, je pense qu’il y aura de plus en plus d’élèves en classe. On sera sur de l’alternance, par exemple 2 jours à l’école et 2 jours à la maison.
Que pouvez-vous répondre aux parents qui s’inquiètent du retour à l’école de leurs enfants ? Et que dîtes-vous aux enseignants qui avaient besoin de plus de temps pour préparer le retour des élèves ?
Je comprends que les enseignants avaient besoin de plus de temps mais nous avons été surpris par le confinement, on s’est retrouvé dans ce mode de fonctionnement d’un seul coup et la vie doit désormais reprendre. Certains jeunes vont accumuler du retard. Je comprends ceux qui ont besoin de revoir le protocole mais je suis certain que ce travail effectué avec des petits groupes d’élèves sera important pour comprendre le fonctionnement des gestes barrières, d’ailleurs ça se passe bien dans d’autres pays d’Europe où le retour des élèves est déjà acté. C’est une nouvelle façon de faire, il faut travailler avec les petits groupes pour être rodés.
Quel suivi allez-vous mettre en place avec les maires qui ont décidé de ne pas rouvrir tout de suite les écoles ?
Nous avons des réunions régulières avec le Préfet du Pas-de-Calais et les maires du département. Il n’y a pas de blocage entre nous, même avec ceux qui ont refusé de rouvrir les écoles. Les maires ont exprimé leurs craintes et nous sommes toujours dans le dialogue. Certains attendent le 18 ou le 25 mai pour rouvrir les classes mais si on peut arriver à les convaincre de commencer l’école plus tôt avec des petits groupes, ce serait bien. Dans quelques communes, il y a encore des élèves de personnels soignants qui sont suivis. J’espère qu’on pourra rouvrir des écoles un peu plus tôt que prévu dans certaines communes.