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Port du masque, jauge au stade Bollaert... ce qu’il faut retenir des recommandations de la Préfecture du Pas-de-Calais

News. Alain Castanier est sous-préfet et secrétaire général de la préfecture du Pas-de-Calais. Au lendemain des décisions prises par la préfecture concernant les nouvelles mesures sanitaires pour lutter contre le coronavirus, il a répondu à quelques-unes des questions d’Horizon sur le sujet.

Port du masque, jauge au stade Bollaert... ce qu’il faut retenir des recommandations de la Préfecture du Pas-de-Calais
Shutterstock.

Horizon : Alain Castanier, depuis le samedi 15 août, le port du masque est obligatoire dans certaines zones à forte affluence de population, dans le département du Pas-de-Calais. Qu’est-ce qui vous a décidé à prendre cette décision ?
Alain Castanier : Nous nous sommes aperçus, avec la période estivale que les gens ne respectaient plus autant les gestes barrières : moins de distanciations, moins de port de masques etc. Dans le même temps, nous observons une recrudescence de cas positifs dans la population du Pas-de-Calais. Le virus continue donc à circuler et à se répandre. C’est ce qui nous a poussé à prendre de nouvelles mesures. Les gens sont le plus souvent en contact sur les marchés, les brocantes, les foires etc… dans tous ces lieux fréquentés du Pas-de-Calais, on demande aux gens de porter le masque.

Les avis sur la question sont partagés. Certaines personnes réclament le port du masque pour toutes les communes. D’autres, préfèrent que le port du masque soit ciblé aux rues passagères et non aux heures de moindre fréquentation. Qu’en pensez-vous ?
Si vous imposez cela dans toutes les communes, même dans les rues où personne ne se croise, cela n’a aucun intérêt et nous perdons toute crédibilité. Notre idée est de faire prendre conscience aux gens qu’il faut se protéger. Il s’agit d’une piqure de rappel et aux endroits où il y a des risques, on vous oblige à vous protéger. C’est plutôt bien accepté. Quant à savoir si la mesure sera étendue, la réponse sera donnée les prochaines semaines, en fonction de la maîtrise de la propagation du virus. Si la situation se stabilise, pourquoi continuer à « ennuyer » les gens avec cela ?

La préfecture a-t-elle en ce moment des décisions en suspens, suite à des demandes d’événements qui pourraient se tenir sur notre département ?
Nous avons reçu plusieurs demandes de particuliers et de communes qui souhaitent organiser des manifestations qui regroupent plus de 10 personnes. Il faut savoir que la réglementation nationale impose une déclaration de l’organisateur et le préfet peut s’opposer à cette manifestation. Je reçois plusieurs demandes par jour. À chaque fois, j’ai pris des règles de bon sens de distanciation comme par exemple, pour une fête de village, où j’ai préconisé de doubler les tables pour avoir jusqu’à 1m50 de distance entre les personnes. Jusqu’ici, les organisateurs ont toujours respecté les recommandations que j’ai pu apporter. Donc, nous continuons à autoriser ces manifestations mais si une personne souhaite organiser une fête dansante avec 3 000 personnes, il est probable que je dirais non !

« On verra si on peut accéder à la demande du RC Lens »

Avez-vous des consignes en termes de jauges pour les stades ? Comment traitez-vous les demandes des clubs sportifs ? Comment faites-vous la différence entre un événement sportif et un autre, style brocante par exemple ?
Dans le cadre de la brocante, c’est simple, le port du masque s’applique aux plus de 11 ans. Les gens le portent, qu’il y ait du monde ou pas et la situation est claire et non contestée. Dans les stades de football, par exemple le stade Bollaert-Delelis de Lens, c’est plus délicat car la difficulté est de concentrer, dans un seul et unique lieu, beaucoup de monde. Des gens qui viennent parfois d’assez loin, c’est donc un lieu idéal pour propager un virus. Il est par exemple difficile de rester neutre quand il y a une belle action de la part de son club favori ! On se retourne, on se félicite ou on s’embrasse etc. Ce sont des situations propices à la circulation d’un virus. Je comprends tout à fait l’enthousiasme qu’il y a d’entrer en 1ére division pour Lens, et qui plus est, de recevoir le PSG lors du 1er match !

Quelle décision pourra justement être prise pour ce match ? On a vu l’exemple du Puy-du-Fou qui a eu une autorisation spéciale ce week-end qui a accueilli 9 000 personnes
C’est difficile pour nous de savoir ce que l’on va faire dans les 15 prochains jours, puisque ce match se déroulera le 29 août prochain. Cela dépendra essentiellement de la situation et du contexte sanitaire local. S’il y a une propagation du virus et que des gens risquent leur vie à se regrouper, probablement qu’il n’y aura pas de dérogation et nous n’irons donc pas au-delà de la jauge nationale des 5 000 spectateurs autorisés. La décision n’est pas prise. Le virus est dangereux et on verra si on peut accéder à la demande du RC Lens d’aller au-delà des 5 000 spectateurs (le club désire accueillir 15 000 personnes). On peut aller au-delà mais aussi en deça. C’est vraiment la santé des gens qui nous guidera. 

Propos recueillis par Géraud Lefebvre. 

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