2 camions-poubelles de l’agglomération Béthune-Bruay roulent à l’huile de friture grâce au B100. « C’est un biocarburant de nouvelle génération qui va nous permettre d’enlever complètement le diesel à partir des huiles alimentaires. Concrètement c’est de dire aux consommateurs que l’huile qui a servi à faire cuire la frite servira à faire rouler nos camions sur le territoire », détaille Olivier Gacquerre, maire de Béthune et président de la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane (CABBALR) « On a aujourd’hui 78 camions qui tournent et parcourent 1,8 millions de kilomètres par an. Cela représente 1 million de litres de gasoil. Nous avions déjà monté une initiative en 2019 à travers le B30 : un mix de 30% d’huile alimentaire venait compléter le diésel et aujourd’hui nous sommes à 100% d’huile alimentaire. » Les camions n’ont pas besoin de subir des modifications, il s’agit juste de changer un filtre et les voici prêts à rouler avec de l’huile végétale… qui ne sent d’ailleurs pas la frite ! Il s’agit d’équiper l’ensemble des camions d’ici la fin du mandat. En ce qui concerne le tarif, le litre de B100 est presque identique au litre de diesel.
Collecter de l’huile grâce aux professionnels et aux particuliers
L’entreprise Gecco, basée à Avelin près de Seclin, récupère les huiles usagées auprès des restaurants et des déchèteries. « Elles sont ramenées sur notre site, filtrées et nettoyées. Les impuretés sont supprimées et elles sont ensuite transformées en biocarburant. Sur un litre collecté, 0,9 litre est transformé en carburant, le pourcentage de perte est minime », raconte Michel Millares, président de Gecco. Tous les résidus extraits qui ne serviront pas pour le carburant seront utilisés pour du compostage. Récolter les huiles usagées auprès des professionnels n’est pas suffisant pour réussir à faire fonctionner à terme les 78 camions poubelles qui circulent au sein de l’agglomération. C’est pour cette raison que Michel Millares lance un appel : « Pour faire rouler l’ensemble des véhicules de la CABBALR, il nous faudrait mille tonnes d’huiles de friture. Il nous en manque encore 900 tonnes donc on compte sur le grand public. Tout le monde peut déposer son huile dans une bouteille de plastique et se rendre dans l’une des 11 déchèteries de l’agglomération. » En moyenne, un foyer consomme environ 3 kg d’huile de friture par an.