Ce vendredi, on apprenait que 10 enfants étaient maltraités à Noyelles-sous-Lens. Une réunion sur le sujet était organisée ce lundi matin à la préfecture du Pas-de-Calais à Arras. Charlotte Caubel, la secrétaire d’état chargée de l’enfance et Thierry Dran, procureur de la République, ont apporté des précisions sur l’affaire. L’aîné d’une fratrie de 10 enfants a contacté les services sociaux le 30 août et les policiers ont perquisitionné le domicile familial dans la foulée. Ils ont alors découvert deux enfants, âgés de 2 et 5 ans, attachés à une chaise haute. Le jeune homme, âgé de 24 ans, qui a contacté les fonctionnaires de police a dénoncé les atrocités commises par ses parents qui ont été placés en garde à vue puis déférés devant le parquet. « Ils seront jugés le 24 janvier », a précisé le procureur de la République.
« Des manquements aux règles d’hygiène et des carences éducatives »
Thierry Dran est revenu sur plusieurs éléments du dossier. « J’ai entendu dire que c’était la maison de l’horreur, ce qualificatif est exagéré », mais « nous avons affaire à des manquements aux règles d’hygiène et à des carences éducatives. Oui, ils sont sales mais nous n’avons pas vu d’enfants couverts d’excréments comme j’ai pu le lire. Il n’y a pas de traces de coup sur les enfants, les médecins légistes les ont examinés. Mes services ont été informés le 30 août mais avant cette date, nous ne connaissions pas la famille. L’intervention a été immédiate, les parents ont été déférés, ils ne peuvent pas entrer en relation avec les victimes. » Les parents seront jugés pour deux chefs d’accusation : violences volontaires et soustraction par ascendant aux obligations des parents. Tous les enfants ont été placés et sont désormais en sécurité. « Dans le Pas-de-Calais, le nombre d’enfants placés a augmenté de 20% en 3 ans », ajoute la secrétaire d'Etat.
La famille était connue des services sociaux
Charlotte Caubel a annoncé que la famille était connue des services sociaux et suivie depuis 2013. Les professionnels en charge de la protection de l’enfance ont également effectué plusieurs signalements. Dans ce cas, comment expliquer cette situation ? À cette interrogation, la secrétaire d’Etat répond et souligne un manque de coordination : « La mairie connaissait quelques éléments sur la famille, tout comme l’éducation nationale, la justice et les services de l’aide sociale à l’enfance. Plusieurs choses ont été repérées mais les informations n’ont pas été compilées. En ce sens, il s’agit d’une défaillance », reconnait-elle. « Tout le monde a vu des choses mais il a fallu qu’un enfant parle pour que la situation se débloque. »
Pour éviter que des faits similaires ne se reproduisent, la secrétaire d’Etat annoncé la création d’un « comité de suivie renforcée dans le Pas-de-Calais » en matière de protection de l’enfance. Une enquête adminsitrative sera menée pour comprendre pourquoi la réaction a été si tardive.