Jean-Louis Leca évolue depuis le début de la saison en tant que doublure de Brice Samba dans les buts du RC Lens. Les Sang et Or ont ainsi la chance de disposer de 2 gardiens d’envergure rompus aux joutes du haut niveau, alors que Wuilker Farinez, prometteur international vénézuélien, est forfait potentiellement jusqu’à la fin de la saison.
Une sécurité que les clubs sont de plus en nombreux à s’assurer au moment de construire les effectifs. Jean-Louis Leca a senti les mentalités évoluer sur le poste de gardien au sein des clubs. Dans un entretien pour l’application 90 Football, il commente ainsi : « Il y a une étude qui dit que sous 10 ans le gardien sera la personne la plus payée dans le football. Mais c’est logique, puisque c’est le poste le plus difficile. On a vu des transferts de gardiens qui avoisiner quasiment les 100 millions. A l’époque, les dirigeants du foot ne le comprenaient pas mais commencent à se dire maintenant : « On ne prend plus de risque ». Tu en en arrives même à entrer dans une réflexion où tu te dis limite : « on ne va pas en avoir un de bon, mais 2 » Parce que tu t’aperçois que les investissements sont tellement énormissimes, la pression est telle que que si tu perds le n°1, il faut que celui qui est derrière, quand tu va jouer une demi-finale de C1, ou de je ne sais pas quoi, il assure. Et ça, ça se paye. Alors qu’il y a 10-15 ans on faisait le recrutement en se disant : « Bon le 2e gardien, ce n’est pas grave ». Mais tu t’aperçois que si c’est grave quand une qualification se joue à 3 ou 4 points… »
Il évoque aussi notamment un rôle de gardien difficile, dont l’impact est encore parfois facilement oublié : « Pour que vraiment on parle de « l’exploit du gardien », il faut que ce soit un arrêt de dingue, un truc de malade (…) Tu fais 0-0, tu arrêtes un penalty, le gardien n’est pas le héros du match, les supporters vont être déçus d’avoir fait 0-0. Tu gagnes 1-0 en ayant mal joué on retient celui qui a marqué (…) Il n’y a que des mauvais côtés à être gardien mais c’est kiffant parce que des fois tu es seul et c’est toi qui maîtrise les choses : Quand ça pousse, que tu sens la pression, que tu es acculé par l’adversaire, par ton équipe car tu es bas, et tu sais que c’est toi en patron derrière qui doit commander, tenir, et qui tu te dis en toit : « Ce qu’il y a derrière moi, il n’y a rien qui rentre ! » Après il y a des moments magiques mais pas tant sur des exploits : quand tu vas chercher un ballon à la 90’ parce que tu es acculé, quand tu fais l’arrêt où te dis il y a but, tu la touches et là elle sort… Tu sens le soulagement de quelque chose, une pression dans un stade qui descend. Tu le vois dans les yeux de tes copains, c’est quelque chose d’exceptionnel à vivre. »