L'UFC Que Choisir tire la sonnette d'alarme ! L'association de défense des consommateurs a publié une étude ce mardi matin sur les déserts médicaux en France. L'accès aux soins est très difficile dans de nombreux territoires, surtout en dehors des grandes villes. Selon cette étude, un quart des enfants âgés de 0 à 10 ans vivent sans pédiatre à moins de 45 minutes de route. 15,3 millions de Français n’ont pas accès à un médecin généraliste. Et la situation est aussi compliquée dans le Pas-de-Calais
L’accès aux médecins généralistes et aux gynécologues
En se connectant sur le site de l’association, on s’aperçoit que 4 cartes ont été créées à partir de données rendues disponibles par le Ministère de la Santé. Elles permettent à chacun de vérifier l’accès aux soins chez un généraliste, un gynécologue, un pédiatre et un ophtalmologue. On observe que l’accès à un médecin généraliste est supérieur à la moyenne nationale dans le Lensois, l’Arrageois et le Béthunois. En revanche, les personnes qui habitent dans le Bruaysis, dans les secteurs de Lillers, Aire-sur-la-Lys ou encore dans le Ternois et le Sud-Arrageois trouveront difficilement un gynécologue. « J’habite dans le Béthunois et mon gynécologue est parti sur Arras, je vais devoir trouver une autre solution. Ceux qui sont dans le secteur ne prennent plus de nouveaux patients ou bien je dois attendre plus de 6 mois », s’inquiète Mégane.
L’accès aux ophtalmologues
La situation s’empire si on clique sur la case « ophtalmologie ». Seuls les habitants des villes moyennes (Lens, Béthune et Arras) ont l’opportunité de se rendre rapidement chez un ophtalmologue ou d'en trouver un plus facilement. Ce n’est pas le cas pour les habitants des zones rurales. Fabrice, un Bruaysien, doit « courir jusqu’à Vitry-en-Artois » pour en consulter un.
L’accès aux pédiatres
Qu’en est-il de la pédiatrie ? La carte n’affiche quasiment qu’une seule couleur : le rouge ! Il n’y a que les Arrageois qui sont épargnés ! Le service de pédiatrie est d’ailleurs saturé actuellement au sein du centre hospitalier de Lens.
Hausse des tarifs pratiqués
L’UFC-Que-Choisir a croisé deux critères pour mener son étude : l’éloignement géographique et les tarifs pratiqués. Robert Bréhon souligne que des dépassements d’honoraires ont été observés dans les Hauts-de-France et que certains spécialistes multiplient jusqu'à « deux ou trois fois le prix d’une visite classique. Ils font ce qu’ils veulent mais la Sécurité Sociale ne rembourse pas à la même hauteur. » L’association demande aux législateurs de ne plus favoriser l’installation des médecins dans les zones dites « surdotées » et de supprimer les aides publiques aux médecins ne respectant pas le tarif de la Sécurité Sociale.