La Gaillette a 20 ans cette année. Raphaël Varane, Serge Aurier, Thorgan Hazard, Geoffrey Kondogbia et bien d’autres… De grands noms sont sortis de ce centre de formation également centre névralgique du RC Lens au quotidien. La grande famille des Sang et Or se réunissait ce samedi à Avion pour célébrer le 20e anniversaire du centre technique et sportif.
Alors que Raphaël Varane jouera ce dimanche un 8e de finale de la Coupe du monde, qu’Enzo Ebosse ou encore Thorgan Hazard quittent tout juste le Qatar, que bien d’autres joueurs issus de la formation lensoise brillent partout à travers l’Europe, le RC Lens a choisi ce week-end de la Sainte-Barbe pour célébrer les 20 ans de la Gaillette, son centre d’entraînement et de formation qui porte le nom de ce morceau de charbon symbolique de tout un bassin. Pas moins de 300 invités étaient annoncés, réunis sous le Dôme, renommé pour l’occasion officiellement Dôme Eric Sikora.
Membres actuels du clubs ou anciens, joueurs, éducateurs ou chevilles ouvrières de l’ombre dans les bureaux, le RC Lens n’a voulu oublier personnes, comme l’illustraient l’exposition photos qui pouvaient mettre en avant côte à côte Sarah M’Barek, coache du RC Lens Féminin, Martine Mauriaucourt, chargée de l’accueil à la Gaillette et employée au club depuis 2000 ainsi que Raphaël Varane, figure de proue de la formation et champion du monde 2018 au palmarès interminable. On pouvait aussi croiser d’anciens responsables du centre ou éducateurs comme Georges Tournay, Hervé Arsène, l’ex entraîneur de l’équipe première Patrice Bergues, son homologue de 2022 Franck Haise, le maire de Lens Sylvain Robert ou encore Samba Sow, qui a eu le temps de sortir de la Gaillette en tant que joueur, de faire une longue carrière puis de l’intégrer tout récemment en tant qu’éducateur des U14.
Joseph Oughourlian : « Il fallait être visionnaire »
« C’est un grand moment, un anniversaire important », a souligné en début de discours le président du RC Lens Joseph Oughourlian. Le patron des Sang et Or sait que lorsqu’il a pris le club en main, il a pu bénéficier d’un atout déjà existant particulièrement fonctionnel : « La Gaillette, c’est quelque chose de particulier. C’est un centre de formation, une école de foot, les pros, les bureaux mais aussi, c’est la grande famille du RC Lens. Un endroit de centralité pour tous les gens qui font partie du club et gravitent autour. C’est le quotidien. » Une Gaillette qu’il qualifie de « révolutionnaire », quand il y a 20 ans, elle est sortie de terre à Avion. « A l’époque, peu de clubs, et notamment en France, se dotaient de telles infrastructures. Depuis, beaucoup se sont rendus compte à quel point c’est important. Il fallait être visionnaire pour ça et quand on parle de la Gaillette, il n’est pas possible de ne pas parler de Gervais Martel, qui a profité de l’argent de la Ligue des Champions pour bâtir quelque chose pour les 50 prochaines années plutôt que de le dépenser dans des choses futiles », lance-t-il avant de laisser la place à son prédécesseur.
Car la Gaillette est véritablement née il y a 23 ans quand elle n’était qu’une idée dans l’esprit de Gervais Martel et la direction de l’époque qui l’entourait avec Serge Doré, Stéphane Bigeard, Jean-Luc Lamarche mais aussi Daniel Leclercq. « On préparait un « projet 5 ans ». On avait noté en un que nous voulions gagner des titres. En 2, on voulait que notre public puisse suivre au mieux notre équipe, en 3 on voulait que les partenaires viennent et en 4, on voulait que 50 à 60% de l’équipe première puisse venir du centre de formation. Pour faire tout ça, il nous fallait un outil. Un an après, le premier objectif était d’ailleurs déjà rempli puisque l’on est devenu champion », note Gervais Martel, qui explique : « On a investi 10 millions d’euros gagnés avec la Ligue des Champions, on a fait un prêt complémentaire, on est allé voir à Nantes, à Arsenal ou en Allemagne ce qui se faisait et on a ajouté ce dôme pour l’hiver car on avait beaucoup de souci pour s’entrainer. Tout ça aurait été impossible sans tous les gens qui m’ont accompagnés. C’est parce qu’on avait la Gaillette qu’on a pu faire venir certains jeunes devenus de grands joueurs, comme Raphaël Varane ». Le centre a continué d’évoluer, comme le remarque l’ex président lensois avec certains rafraichissement ou la réfection de plusieurs terrains, qui ces dernières années ont été renommés pour certains Arnold Sowinski, Daniel Leclercq, et donc Eric Sikora aujourd’hui pour le Dôme. : « Merci aux dirigeants d’avoir continué à investir dans la Gaillette », a-t-il ainsi lancé, avant d’adresser un petit message plein d’espoir pour l’avenir et pour le dénouement de la saison en cours à Franck Haise, présent : « Franck, tu pourras passer le message à tes joueurs : moi j’y crois ! » A l’Europe ? La Gaillette est en tout cas, 20 ans après, encore digne d’un club de ce standing et les Sang et Or sont bien partis pour relever le défi. Non sans quelques jeunes, même s’il est difficile de percer aujourd’hui, comme David Pereira Da Costa ou Ismaël Boura. La Gaillette a encore l’avenir devant elle.
Christophe Schaad
