L’écologie est-elle considérée comme « un truc de riche » ? C’est ce qu’a cherché à savoir la chaine Arte qui a diffusé les résultats de l’enquête participative intitulée « Il est temps ». Elle revient sur la perception de l’écologie des Français et des Allemands. Tous milieux et générations confondus, la majorité des personnes interrogées estiment que l’urgence écologie est là. Il s’agit même, d’après le dernier baromètre des préoccupations des Français publié dans le Journal du Dimanche, de la deuxième préoccupation la plus importante (27%) après le pouvoir d’achat (48%).
Les thématiques qui ressortent de l’enquête
L’enquête participative a démontré que 75% des ouvriers à revenus modestes déclarent manger bio régulièrement ou systématiquement, cela n’est donc pas réservé à une étude. La consommation de bio a doublé en 5 ans. En revanche, les plus défavorisés se sentent moins concernés. Ils se sentent moins responsables des émissions de CO2 que les personnes plus aisées qui prennent davantage l'avion. Les 400 000 personnes qui ont participé à l’enquête ont répondu à une centaine de questions, permettant à des sociologues d’analyser plus de 42 millions de réponses. 5 thématiques ressortent des données : la mise en place d’une écologie populaire, le rôle prépondérant des femmes, le rapport à la viande et a fortiori à la consommation et les solutions pour le futur.
Quid du mythe du bobo-écolo ?
Toujours d’après cette étude, les classes populaires déclarent à 81% que « l’écologie n’est pas un truc de riche ». Le mythe de l’écolo bobo à du plomb dans l’aile. Certains gestes du quotidien sont à la portée de tous. Concernant les moyens de transport, 22% des sondés vont s’orienter en priorité sur ceux qui sont le moins polluant. Sans surprise, les classes populaires choisissent le moins cher et les plus aisés vers les plus confortables. Ce n’est pas parce qu’on est plus riche qu’on est plus écolo. En France on estime que les émissions de carbone par habitant des 10% des plus riches sont d’environ 31 tonnes contre seulement 4 tonnes pour les 10% plus pauvres. Les classes populaires sont moins responsables des émissions de C02 mais en subissent davantage les conséquences.
Les classes populaires conscientes de la crise écologique
Conscient de la crise écologique, les répondants issus des classes populaires veulent passer à l’action : ils veulent interdire les énergies fossiles et les pesticides. Ils en appellent à une écologie réglementaire socialement acceptable. Mais quand on touche aux porte-monnaie, cela ne passe pas. Si on demande aux classes populaires s’il faut davantage taxer l’essence des voitures, elles répondent « non » à 65%, soit 20 points de plus que chez les cadres. Certains Français n’ont pas le choix d’utiliser la voiture pour aller travailler, cela n’est pas forcément lié aux convictions écologiques.
En conclusion, dire que l’écologie est un truc de riche est un peu un cliché.
