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« Je n’aurai même pas 1 000 euros une fois en retraite », craint une auxiliaire de vie airoise

Ça se passe près de chez vous. La réforme des retraites dévoilée par le gouvernement inquiète plusieurs secteurs d’activité. À Aire-sur-la-Lys, deux auxiliaires de vie contestent le projet de reforme et partiront manifester à Paris.

 « Je n’aurai même pas 1 000 euros une fois en retraite », craint une auxiliaire de vie airoise

La mobilisation contre la réforme des retraites s'annonce très suivie ce jeudi avec 200 manifestations prévues dans toute la France et beaucoup de perturbations, notamment dans les transports ou dans les écoles. Ce jeudi matin, Stéphanie Boddaert et Kelly Lelong, auxiliaires de vie depuis 15 et 8 ans à Aire-sur-la-Lys, n’iront pas travailler. Elles prendront un bus direction Paris pour manifester contre la réforme des retraites.

Une réforme très contestée

L’âge légal de départ sera porté à 64 ans en 2030, contre 62 aujourd’hui. Il va progressivement passer de 62 à 64 ans, à raison d'un trimestre supplémentaire par génération si le projet de réforme est adopté. « C’est absurde de repousser l’âge légal de départ à la retraite alors que la plupart des salariés n’arrivent même pas jusqu’à 62 ans », souligne Stéphanie Boddaert. « Beaucoup de salariés démissionnent. Le chiffre fétiche du gouvernement, c’est le 49-3 alors que chez nous  c’est le 49-5. Pourquoi ce chiffre ? Car l’âge moyen d’inaptitude au travail dans notre profession correspond à 49 ans et 5 mois. » Les auxiliaires de vie savent qu’elles n’ont pas le choix. « Si le projet de réforme est adopté, il faudra travailler plus longtemps ! », s’inquiète Kelly qui rappelle que plus de la majorité des auxiliaires de vie travaille « en temps partiel ».

Dans ces conditions, difficile d’imaginer partir à la retraite avec un salaire décent. « Même pour un taux plein, nous n’aurons même pas 1 000 euros une fois en retraite.» Elisabeth Borne a aussi annoncé l'augmentation de la pension minimale pour tous les retraités, futurs et actuels. La pension minimale va être augmentée à près de 1 200 euros brut. « C’est du brut, ça ne sera pas suffisant » soupirent les deux collègues.

La pénibilité du travail

La Première ministre a précisé que des départs anticipés étaient possibles, si le métier est considéré comme « dangereux », ou « pénible ». Si Elisabeth Borne a cité le cas des militaires, des policiers et des pompiers, qu’en est-il des auxiliaires de vie ? À la grande surprise de Stéphanie Boddaert, le métier n’est pas reconnu comme pénible. « J’ai regardé sur ma fiche de paie et à mon grand étonnement, nous n’avons pas de points de pénibilité. En l’occurrence, la pénibilité est plus importante chez nous, par rapport aux métiers du bâtiment par exemple. Les personnes âgées, il faut les porter ! » Kelly Lelong, sa collègue, constate chaque jour à quel point son métier est difficile. « Nos épaules et notre dos s’usent chaque jour et les accidents de travail sont nombreux. »

Les deux auxiliaires de vie prendront donc part au cortège parisien ce jeudi pour réclamer une retraite à taux plein pour tout le monde à 60 ans, et même un départ anticipé en cas de métier pénible.

À lire sur le même sujet : Ecoles, garderies, cantines... les perturbations attendues ce jeudi à Arras

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