La France renonce à autoriser les néonicotinoïdes. Ces insecticides, particulièrement puissants, sont utilisés contre les pucerons pour les semences de betterave mais ils sont mortels pour les abeilles et déjà interdits dans le reste de l'Union Européenne. Il n'y aura donc pas de troisième année de dérogation pour permettre aux producteurs français de betterave sucrière de les utiliser, notamment contre la jaunisse de la betterave.
C'est un coup dur pour la filière même si le gouvernement annonce un dispositif d’indemnisation en cas de pertes de rendement. Pour les agriculteurs des Hauts-de-France, la crainte d'une perte de rendement et de hausse de tarifs se profile. Les professionnels de la betterave sucrière estiment que cette mesure devrait conduire à la disparition d'un quart des cultures actuelles. La région Hauts-de-France tire la sonnette d'alarme : « A un mois des semis, les producteurs de betterave sont inquiets car c’est l’avenir de toute une filière qui est mise en danger. Avec près de 210 000 hectares développés en betteraves sucrières, soit 10% de la Superficie Agricole Utilisée (SAU) totale et 10 sucreries, la région Hauts-de-France produit plus de la moitié des betteraves industrielles françaises. Ce sont près de 12 000 exploitations, 210 000 hectares, 1 500 emplois permanents, 800 emplois saisonniers et un chiffre d’affaire de plus de 350 millions d’euros qui sont menacés. »