Mars 2023 sera-t-il le mois d’une vague inflationniste ? Dans l’alimentaire, secteur où les prix ont déjà bondi de 13,2 % sur un an selon l’INSEE, la facture pourrait encore augmenter. En cause, des négociations en cours entre les fournisseurs et la grande distribution. Chaque année, les supermarchés négocient avec les industriels qui fabriquent les produits, les prix et les conditions de vente auxquels ils leur achètent une part importante des produits qu’ils vendront ensuite dans leurs rayons. Tous les produits de marque, même les « marques distributeurs », sont concernés sauf quand le distributeur fabrique lui-même sa propre marque comme Intermarché.
Demande des fournisseurs
Les industriels, mettant en avant la hausse des coûts de production (matières premières, électricité, gaz, carburant, emballages), demandent aux supermarchés d’acheter leurs produits plus chers. Mais les hausses demandées sont « délirantes », à hauteur de 20 %, a fustigé dans une interview au Figaro mardi 14 février Alexandre Bompard, le PDG de Carrefour. Ces négociations répondent aussi à une équation quasi impossible : comment assurer des prix bas aux consommateurs tout en rémunérant correctement les agriculteurs qui fournissent les matières premières aux industriels ?
Conséquences pour les ménages
En sachant que les ménages français ont déjà dû s’adapter à la hausse des prix, mesurée par l’Insee sur le seul secteur alimentaire et sur un an à plus de 12 % en décembre. Les consommateurs anticipent les effets de l'inflation et réalisent d'ores et déjà une descente en gamme dans leurs achats. Les produits principalement concernés seront : la viande rouge, le riz, le pain, les céréales, pois chiche et huile de tournesol. Bruno Le Maire s'est voulu rassurant sur BFM TV. Le ministre de l'Economie a exclu une flambée des prix des biens de consommation pour le mois de mars.