Les radars tronçons sont apparus sur les routes françaises en 2012. Ces appareils mesurent la vitesse moyenne de circulation d’un véhicule entre un point A et un point B espacés de plusieurs kilomètres, au lieu d’une vitesse instantanée comme la plupart des autres radars. Un système qui permet donc de s’assurer du respect de la réglementation sur des portions entières de route et non seulement à un instant T. Pourtant, la Sécurité routière a décidé de supprimer progressivement la centaine d’appareils ainsi implantés sur les routes et de les remplacer par d’autres modèles.
«Une politique inacceptable»
Ce mardi 14 mars 2023, l’association « 40 millions d’automobilistes » et l’Automobile Club du Nord de la France dénoncent, dans un communiqué, «l’indécente course à la rentabilité menée par les autorités françaises. Alors que le radar tronçon est probablement l’un des mieux acceptés par les usagers de la route et l’un des plus pertinents pour lutter contre les excès de vitesse réellement dangereux, la Sécurité routière fait le choix de les remplacer parce qu’ils ne sont pas suffisamment rentables financièrement. Une politique inacceptable qui fait passer une nouvelle fois la santé des caisses de l’État avant la sécurité des automobilistes. Les premiers radars tronçons installés sur nos routes ont maintenant plus d’une dizaine d’années, et un certain nombre d’entre eux sont défectueux ; ils doivent donc être renouvelés ou réparés.»
Marc Jeansou, présidente de l’Automobile Club du Nord de la France poursuit. « L’inconvénient est le coût de ces appareils, aussi bien pour la maintenance que pour l’installation : ils sont parmi les plus chers du ‘catalogue’ des radars. Officiellement, la Sécurité routière justifie donc leur remplacement progressif par un autre type de radar par un moindre coût économique... Mais c’est en réalité davantage la rentabilité de ces appareils qui soucie les autorités : en moyenne moins de 5 000 flashs par unité et par an, contre 14 000 pour un radar autonome par exemple. Ils ne génèrent en fait tout simplement pas assez d’argent par les contraventions. »
Parmi ces radars-tronçons, certains pourraient être transformés par des radars tourelles. Autre piste, le Gouvernement avait annoncé qu'une nouvelle génération de radars-tronçons pourraient bientôt débarquer sur le bord des routes.
A partir du moment où l’on confie la gestion de ces équipements à une entreprise privée, le sujet de la rentabilité financière passe devant celui de l’objectif initial, à savoir la sécurité routière.