Le président de la République s'est exprimé ce lundi soir, 3 jours après la promulgation de la réforme des retraites. Il s’agit pour le chef de l'Etat d’apaiser les tensions et de passer à autre chose. Au même moment, des concerts de casseroles ont débuté un peu partout en France, ils étaient une centaine devant la mairie de Béthune.
Les mesures décidées dans le cadre de la réforme des retraites entreront en vigueur en octobre. Emmanuel Macron a rappelé que cette réforme était « nécessaire » en précisant « que le nombre de retraités augmente, que notre espérance de vie s'allonge, la réponse ne pouvait pas être de baisser les pensions, d'augmenter les cotisations de ceux qui travaillent. »
Une réforme pas acceptée par les Français
Le chef de l’Etat admet que la réforme n’a pas été acceptée. Il a listé, selon lui, les raisons de la colère qui s’exprimait. « Colère face à un travail qui, pour trop de Français, ne permet plus de bien vivre, face à des prix qui montent, du plein, des courses, de la cantine. (...) Colère parce que certains ont le sentiment de faire leur part, mais sans être récompensés de leurs efforts, ni en aides ni en services publics efficaces ». Le président de la République regrette le manque de « consensus » autour de cette reforme et salue les manifestants qui se sont rassemblés « dans le calme et le respect des institutions ».
Plusieurs chantiers
Emmanuel Macron recevra ce mardi les organisations patronales et syndicales (qui elles ont déjà refusé) pour ouvrir une série de négociations sur des sujets « essentiels ». Le président affirme vouloir « engager la réforme du lycée professionnel pour que le plus grand nombre de nos adolescents et de nos jeunes accèdent à des formations qualifiantes et à l'emploi » et redoubler « d'efforts pour ramener vers le travail les bénéficiaires du RSA » Le président de la République souhaite l’amélioration des « revenus des salariés », la progression des « carrières », le partage de « la richesse », l'amélioration « des conditions de travail », « l'usure professionnelle », « l'emploi des seniors », les « reconversions »
Deuxième chantier : la justice
Le deuxième chantier concerne celui de la justice et de l’ordre républicain et démocratique. « L'Etat de droit est notre socle. II n'y a pas de liberté sans lois, ni sans sanctions envers ceux qui transgressent le droit des autres », a déclaré le chef de l’Etat. Il assure un recruter de « 10 000 magistrats et agents » et prévoit « des annonces fortes dès le mois de mai pour lutter contre toutes les formes de délinquance et toutes les fraudes. »
Troisième chantier : l’éducation
L'éducation doit renouer avec « l'ambition d'être une des meilleures d'Europe. Aussi, dès la rentrée, notre école va changer à vue d'œil : pour les enseignants, qui seront mieux rémunérés et auront plus de liberté, pour les élèves, qui seront davantage accompagnés en français et en mathématiques pour leurs devoirs, et pratiqueront plus de sport à l'école. »
La Première ministre détaillera la feuille de route de ces trois chantiers la semaine prochaine. « Nous avons devant nous 100 jours d'apaisement, d'unité, d'ambition et d'action au service de la France. C'est notre devoir et je vous fais confiance. Je nous fais confiance pour y arriver », a conclu le président de la République qui se donne 100 jours pour avancer sur ces trois chantiers.
Le concert de casseroles à Béthune pendant le discours d'Emmanuel Macron ©DR Horizon