En France près de 63 millions de tonnes de palettes sont produites chaque année et seulement 150 000 sont recyclées. Et bien ce chiffre va un peu augmenter car Granuloé a été inauguré ce jeudi à Labourse. Cette unité de granulation qui transforme les déchets de palettes en granulés et alimentera chaufferies de l'opérateur énergétique Voé, a été créé suite à une problématique d'approvisionnement du groupe car personne ne crée de granulés dans les Hauts-de-France.
Les palettes transformées seront récupérées au sein de groupes les ayant utilisées comme Ramery ou HDF emballages, situé juste à côté de l’unité de granulation. Des palettes qui pourraient directement être brulées mais leur transformation en granulés offre beaucoup plus de possibilités.
« Une palette est très encombrante alors que les granulés sont très petits et comprimés. Le pouvoir calorifique d’un granulé est deux fois supérieur à celui d’une palette et le transport est plus facile, un camion de granulé équivaut à 10 camions de palettes. » affirme Victor Jumez, directeur général chez Voé.
Du bois et de l’eau... tout simplement
L’on pourrait croire que la palette doit subir des traitements ou qu’un adjuvant fait partie de l’équation, mais il n’en est rien, « de la pâte et de l’eau, c’est aussi simple qu’une tarte finalement » poursuit le DG.
Le processus est simple, une fois les clous de la palette retirés par un aimant elle est broyée plusieurs fois et réduite en petits morceaux avant d’être mélangée à de l’eau et mise sous une pression qui va permettre de chauffer la pâte à 80 degrés.
Une fois la pâte obtenue, celle-ci va passer dans un circuit qui va permettre d’en faire des fils de pâtes, ensuite découpés en granulés « comme des spaghettis ». Une fois le produit fini il est stocké dans 4 silos d’une capacité de 100 tonnes qui rempliront le camion avant livraison en chaufferie.
L’unité de granulation de Labourse va produire 3000 tonnes de granulés par an qui permettront d’alimenter tout autant de logements. Une production de 10 tonnes quotidienne destinées aux chaufferies mais pas seulement. « Les granulés pourront être produit en vrac mais aussi mis en sac. Certaines collectivités comme Labourse, Lestrem ou encore Mazingarbe font des achats groupés afin d’alimenter leurs écoles, leurs piscines ou encore leurs dojos. »
Voé dispose de 5 chaufferies et en comptera bientôt 10. Elles permettent d’alimenter une centaine de logement chacune. Le groupe devrait construire d’autres unités de granulation dans les Hauts-de-France et ailleurs afin de produire 60 à 80 000 tonnes de granulés par an.
