La saison vient de se terminer sur une bonne note pour le RC Lens Cecifoot. S’il n’a pas pu atteindre la poule Elite lors de la première phase géographique en terminant dernier de la zone Nord, il a brillé sur la seconde phase en remportant la poule Challenger. A l’occasion de cette fin d’exercice (nul 0-0 contre Nantes et succès 1-0 contre Schiltigheim ce week-end), nous avons échangé avec l’entraîneur Michaël Derensy, satisfait des progrès effectués.
Lensois.com : Michaël Derensy, quel bilan faites-vous de la saison qui vient de se terminer pour votre équipe ?
Le bilan est très positif dans le sens où les joueurs ont vraiment progressé. Notamment les jeunes qui avaient un peu moins de temps de jeu la saison dernière. Le départ de nos 2 joueurs belges permettait aussi d’être dans cette optique de donner du temps de jeu à nos jeunes. Leur apporter aussi un peu d’expérience. Le début de saison a été un peu compliqué parce qu’avec les poules géographiques, on tombait sur de gros morceaux comme Bondy, Précy-sur-Oise (champion en titre) et Anderlecht qui sont logiquement partis jouer la poule Elite en seconde phase. On a démarré un peu timidement avec pas mal de défaites. Nous avons terminé à la dernière place et nous avons donc été versés dans la poule Challenger. Le défi était de figurer le mieux possible dans cette poule contre des équipes comme Nantes, Schiltigheim qui était un beau morceau ou Saint-Mandé qui faisait office de favori. On a réussi à faire une 2e partie de saison presque parfaite puisque nous sommes restés invaincus sur les 8 matches à jouer. On a battu Saint-Mandé et on les a accrochés au retour sur un nul. C’est donc très positif sur cette 2e phase. Malheureusement on manque un peu d’efficacité sur certains matches qui se terminent par des 0-0 mais globalement je suis très satisfait des prestations des joueurs et surtout de leur progression.
Que manque-t-il pour franchir cette étape qui vous permettrait d’atteindre la poule Elite la saison prochaine ?
Je dirais un peu de maturité, de l’expérience au niveau des jeunes. Ce week-end, on a eu l’occasion de regarder des matches de la poule Elite et l’intensité des duels, des matches sur les confrontations entre Précy-sur-Oise et Mérignac (nouveau champion), ou Bondy, c’est un ton vraiment au-dessus. Lors de la Coupe de France, durant laquelle on a joué contre Toulouse et Mérignac, on a senti aussi une grosse différence. On a besoin d’être encore un peu au-dessus au niveau athlétique mais ça viendra avec le travail. Peut-être que l’apport d’un ou 2 joueurs pourrait nous amener un peu plus d’expérience mais ça c’est toujours un peu compliqué au Cecifoot. Il faut avoir les moyens d’aller chercher un joueur de l’extérieur et c’est très compliqué car ils sont dans leur région, leur équipe et c’est difficile à faire bouger. Ce sont surtout les joueurs qui doivent progresser athlétiquement et techniquement pour aller titiller les équipes au-dessus. Nous sommes contents de ce que nous avons fait, et nous serons peut-être du coup aussi un peu plus attendus la saison prochaine parce que nous avons un petit peu déjoué les pronostics sur la 2e phase. Continuons à travailler et avec notre collectif car on peut encore progresser. On a une grosse marge avec des jeunes, comme Younes (16 ans) qui jouait vraiment ses premiers matches. On va pas tirer de plan sur la comète, continuer de faire ce qu’on fait depuis quelques années : garder les pieds sur terre, la tête sur les épaules et continuer à travailler. A force de travail, si on doit avoir des récompenses, elles viendront naturellement.
« Le nouveau terrain, un gros plus »
Sur le plan des mouvements, cela risque donc d’être stable cet été ?
Cela dépend des opportunités, on pourrait prendre l’exemple d’un joueur qui vient faire ses études dans le Nord et qui voudrait avoir un challenge. Ce n’est pas facile. Pour moi, et c’est quasi certain qu’on le fera, il s’agit de conserver tout l’effectif. On y a amené cette saison quelques jeunes comme Younes qui a intégré l’équipe plus vite que prévu. Il peut aussi y avoir des débutants qui arrivent, avec un peu plus de travail par rapport aux autres. Mais déjà garder tout notre effectif est important et je pense qu’on n’aura pas de départ ce qui sera l’occasion de repartir sur les mêmes bases. Si on a l’opportunité d’apporter un peu d’expérience ou de qualité en plus sur un joueur, on ne s’en privera pas, mais ce n’est pas évident.
Vous avez désormais votre propre terrain au stade Carpentier de Lens. Qu’est-ce que cela a pu vous apporter ?
Il a été inauguré en avril mais on s’entraine dessus depuis janvier et c’est vraiment un gros plus. Depuis janvier, on s’entraîne dans des conditions réelles, sur un terrain aux normes, avec les bonnes dimensions et des barrières. S’entraîner sur un terrain qui offre de vrais repères est un gros plus. On a senti moins de joueurs perdus et cela a représenté un gros bénéfice sur la 2e partie de saison sur le plan de l’entraînement. Peut-on faire le lien entre les meilleurs résultats et ce terrain ? Moi je dirais que oui.
« Le message de Franck Haise, l’osmose de tout un club »
Le fait que le RC Lens brille en Ligue 1 peut-il vous aider et vous tirer vers le haut d’une quelconque manière ?
Oui, c’est la locomotive. Le fait que l’équipe première brille fait qu’on est emporté par cet engouement. On sent les réactions des gens à l’extérieur. Cela nous porte, ça porte tout un club. Ça transcende aussi nos joueurs. La dernière journée n’était pas évidente car on a senti que les équipes de Nantes et Schiltigheim ne voulaient pas nous faire de cadeau même si elles n’avaient plus grand-chose à jouer, à l’image de notre club à Auxerre en Ligue 1. On est parti avec un effectif complet mais avec Cyril (Leturgez) qui ne s’était pas entraîné car il souffrait d’une tendinite au tendon d’Achille depuis la mi-mai. Il voulait toutefois être là. Il a tenu pratiquement les 2 matches et c’est lui qui marque contre Schiltigheim. J’ai moi aussi sur le terrain des guerriers qui n’ont rien lâché, même sous la chaleur. Ils ont fini sur les rotules, ils ont tout donné, ils sont allés chercher cette première place car on ne nous a pas fait de cadeau ce qui est une très bonne chose pour l’esprit sportif. On a aussi eu une très bonne surprise en recevant un message de Franck Haise pour nous encourager avant cette dernière journée. Je l’ai tenu au courant après le premier match (0-0 contre Nantes), il nous a dit qu’on allait faire du mieux possible sur le second, ce que les joueurs ont fait et il nous a félicités à la fin. C’est vraiment l’osmose d’un club qu’on sent derrière nous, on se sent soutenus c’est quelque chose de satisfaisant.
Dans un an, il y aura les Jeux olympiques et paralympiques. Cela ne peut-il pas apporter un peu de piment à la saison prochaine ? On sait que par exemple votre gardien Lucas Grosset a de vraies ambitions internationales…
Bien sûr ! On a les objectifs collectifs, on essaye toujours de progresser mais les individualités font aussi progresser l’équipe. Forcément, si les individualités progressent, le collectif progressera et en même temps, les individualités pourront se faire repérer. Je sais qu’ils sont déjà repérés parce qu’ils sont sur un groupe élargi au niveau de l’équipe de France mais le fait d’avoir des bons résultats leur permettront de se faire remarquer et pourront peut-être accrocher une place dans le groupe France pour les Paralympiques. Il y a déjà les championnats du monde cet été. Pour cette échéance là, je pense que ce sera compliqué pour Lucas et Allan (Castel) qui fait aussi partie du groupe France, mais pour Paris 2024, je souhaite de tout cœur qu’ils puissent faire partie de l’équipe qui défendront les couleurs de la France. Ce serait vraiment la cerise sur le gâteau pour eux et pour nous.
