Pour beaucoup, Ayanda Sishuba est un nom déjà attendu deux ou trois fois au cours de ces dernières saisons. Une vidéo d’un but, des highlights de match, ou plus récemment un nouveau contrat professionnel signé. Durant cette préparation de pré-saison, le jeune milieu de terrain a fait quelques entrées remarquées. Doublé contre Sochaux, buteur contre Dunkerque. Il a principalement apporté le danger dans la surface adverse. Pour les principaux suiveurs de la formation lensoise, Ayanda Sishuba est ce très jeune joueur en avance sur son âge qui progresse d’année en année pour taper dans l’œil de nombreux clubs européens. Retour sur l’un des plus gros potentiels de la Gaillette.
Les débuts et l’arrivée à Lens
Le franco-belge a commencé à jouer au football du côté de Mouscron, où son père, Asanda, avait également endossé le maillot il y a une dizaine d’années. Dès l’âge de 4 ans, Ayanda a intégré la formation du club, et ses qualités vives et percutantes ont rapidement attiré l’attention des clubs français. C’est d’abord Lille qui réussit à le recruter pour une durée de 3 saisons. Mais le jeune joueur est finalement revenu dans sa région d’origine. Et c’est à ce moment que le Racing Club de Lens entre en jeu. À l’âge de 13 ans, Ayanda Sishuba est séduit par le plan de carrière que lui propose le club artésien. Il signe et confirme encore un peu plus son potentiel de grand numéro 10 à l’aise dans l’un des deux postes derrière une pointe. Un système qu’affectionne particulièrement Franck Haise.
Ses points forts
Doté d’une excellente technique et d’un centre de gravité bas, Sishuba possède une force de percussion intéressante qui lui permet d’éliminer facilement ses adversaires directs. Sa maîtrise du ballon est impressionnante. Malgré son jeune âge, il démontre une maturité et un sang-froid remarquables lorsque les adversaires tentent de renverser pour éviter tout danger. On a régulièrement pu apprécier son aisance technique dans les 25 derniers mètres avec une véritable capacité à éliminer, rentrer intérieur et déclencher.
Une marge de progression
En revanche, le jeune milieu de terrain a encore du pain sur la planche dans d’autres domaines. Ses déplacements sans ballon, son altruisme sont encore largement scrutés. En avril dernier, son entraîneur Vincent Carlier expliquait sur notre site que «le gros travail avec lui, il est notamment tactique. Il est dans les choix. [Récemment], ce qui lui a permis de faire un bon match, c’est que ses positionnements et son démarquage étaient beaucoup mieux. Ça fait quelques semaines que ça s’améliore. […] C’est encore à travailler mais s’il arrive à bien se connecter, à bien se déplacer, ca va être intéressant.»
Quelle perspective pour cette saison ?
Après avoir paraphé un nouveau contrat professionnel en avril dernier, Ayanda Sishuba est désormais lié avec le Racing jusqu’en 2026. Une franche réussite tant les clubs étaient nombreux pour tenter de s’offrir les talents de cette petite pépite. Maintenant, le joueur va devoir prouver à un niveau plus élevé que celui du National. L’an passé avec Lens B, il a inscrit 9 buts et deux passes décisives. Cet été, il est parti en stage avec le groupe professionnel, a participé à plusieurs matches de pré-saison. Il dégage une véritable force balle au pied et Franck Haise apprécie énormément son profil. En revanche, Sishuba ne refera pas une nouvelle saison en N3. Son agent a d’ailleurs indiqué à son sujet dans les colonnes de l’Equipe : L’objectif, c’est d’intégrer ce groupe petit à petit en faisant des apparitions et de performer, de saisir sa chance. Il va l’avoir, il a le talent pour. Je pense que c’est son année. Il va intégrer le groupe pro et on espère qu’il fera tout pour jouer en Ligue 1. Il a fait le tour en réserve, il a de très bonnes statistiques. L’objectif est de jouer. » Avant d’enchaîner : « Si dans les mois à venir, il y a un signal qui n’est pas forcément le meilleur pour Ayanda on verra ce qu’on peut faire. Le prêt ? Eventuellement ce serait une possibilité car à cet âge là, le but est de jouer et progresser. Le niveau en National 3 n’est plus du tout intéressant pour Ayanda, il a dépassé ce niveau. 6 mois à temps plein avec les pros je pense que c’est ce qu’il faut faire, mentalement il a besoin d’intégrer pleinement ce groupe, de connaitre cette intensité. Cela va lui faire du bien, lui faire gagner en confiance et peut-être même en maturité. Je pense que ce sera le prochain 2005 à éclore en Ligue 1.»
L’œil d’Eric Sikora
Responsable de la post formation au RC Lens, Eric Sikora commente pour sa part : « Il a un point fort, c’est cette capacité à vouloir faire la différence dans les 25 derniers mètres où il est vraiment très bon. Après il y a des endroits où on peut le faire et d’autres où on ne peut pas. Il doit avoir un jeu combiné avec ses partenaires, éviter les duels, se démarquer, s’emmener des fausses pistes, se créer des espaces. C’est là-dedans qu’il doit progresser. Il est capable de le faire car il l’a fait par intermittence sur des matches où il a été très bon en alliant l’aspect collectif et individuel. En s’entraînant régulièrement avec les pros c’est ce qu’il arrivera à gommer. »
Franck Haise tempère
Le manager général du Racing l’avait déjà convié en décembre dernier lors du stage de mi-saison à Marbella (décembre 2022). Il se rappelle.« Quand il a signé, on en a parlé ensemble : au mois de décembre, quand il est venu passer 15 jours de suite, notamment avec le stage de Marbella, c’était très dur pour lui. Mais c’est la réalité. Pendant le stage, on l’a d’ailleurs très peu vu. De temps en temps on le voyait parce que c’est un joueur qui a un talent sur l’élimination, sauf que vous vous entrainez tous les jours à ce rythme, avec cette intensité, face à Kevin Danso, Jonathan Gradit, Facundo Medina, Seko Fofana et d’autres… C’est une marche très importante. Il faut qu’ils se rendent compte tous, que ce soit les joueurs, les familles, les gens qui parlent sur le foot, qu’on ne devient pas un joueur de très haut niveau comme ça. On croit en lui, comme on croit en certains autres profils mais si le travail qu’ils ont fait est déjà très bien, celui qu’il reste à faire est très important. Mon rôle est de trouver de la place pour qu’ils soient le plus possible confronter au très haut niveau. »
Les promesses de Sishuba
En fin de saison, le milieu de terrain artésien confiait. «Je suis très content mais ce n’est pas une finalité. La finalité, c’est de jouer à Bollaert en pro. Je vais faire tout ce qu’il faut à l’entraînement et en matchs. Je vais continuer de jouer à fond et de montrer pourquoi j’ai signé ce contrat.»