C’est un chiffre alarmant. Le nombre d’enfants sans solution d’hébergement est en hausse de plus de 20 % par rapport à l’année dernière. Selon l’Unicef France et la Fédération des acteurs de la solidarité qui publient leur nouveau baromètre « Enfants à la rue », ce chiffre est 2,5 fois supérieur à celui constaté il y a dix-huit mois. Dans le détail, ce sont 1 990 enfants qui dorment dans la rue. 480 sont âgés de moins de trois ans. Il s’agit d’une progression significative du nombre d’enfants n’ayant pas pu être accueillis dans des structures d’hébergement adaptées malgré leur demande auprès du 115, le numéro d’urgence pour les sans-abris.
Un triste constat qui témoigne seulement d’une partie de la réalité. En effet, selon les associations, de nombreuses familles ne recourent pas au 115. Beaucoup vivent dans des conditions particulièrement précaires et logent dans des squats ou des bidonvilles. Ces personnes ne sont donc pas recensées.
Les Hauts-de-France parmi les régions les plus concernées
Sans surprise, l’Ile-de-France compte le plus grand nombre d’enfants en demandes non-pourvues (1598). L’Auvergne-Rhône-Alpes (476), les Hauts-de-France (416) et l’Occitanie (314) sont fortement concernés.
Autre donnée dévoilée par le baromètre : les profils de ces enfants qui dorment dans la rue sont des migrants, des jeunes fragilisées par l'inflation et la crise économique et dont les familles ne peuvent plus payer leur loyer.
« Cette hausse historique du nombre d’enfants à la rue est le résultat d’une crise générale qui frappe le secteur de l’hébergement. Avant l’été, les signaux de fermetures de places et de baisse des budgets nous laissaient craindre le pire », interpelle le collectif dans un communiqué.
Une trêve scolaire réclamée
Si le collectif salue les efforts réalisés par les autorités l’hiver dernier, les associations constatent une multiplication des remises à la rue en raison de la reprise de l’activité touristique et à la baisse des moyens consacrés qui ont amené à la suppression de nombreuses places en hôtel. L’Unicef et la Fédération des acteurs de la solidarité appellent le gouvernement à agir. L’association Ecole Pour Tous rappelle également que cette précarité prive, chaque année, 100.000 enfants de scolarité. Elle demande une « trêve scolaire » pour protéger les enfants scolarisés et leur famille de l’expulsion.