C’est fait ! Mercredi 13 septembre 2023, le Racing Club de Lens vient d’officialiser l’entrée de Side Invest, société d’investissement régionale public, à son capital. Le rendez-vous était pris à la Gaillette cet après-midi. Là, Xavier Bertrand le président de la Région Hauts-de-France, Jean-Pierre Letartre le président de l’IRD, Guillaume Didier le porte-parole de l’AFM (L’Association Familiale Mulliez) et Joseph Oughourlian le président du RC Lens étaient présents pour apporter quelques détails.
La société d’investissement dédiée à l’industrie du divertissement dans la région des Hauts-de-France, créée en juillet dernier, détient désormais 13% du capital du club.
Objectif de fonds chiffré à 50 millions d’euros
« Je ne vends pas une action, poursuit le président du RC Lens, Joseph Oughourlian qui dilue en réalité son capital. Ce sont des fonds qui vont renforcer les fonds propres du club. Je n’ai pas vocation à vendre le club. C’est même une condition du deal : je reste président du Racing Club de Lens. C’est la base de cet investissement. » Side Invest débarque donc au capital du club avec une enveloppe chiffrée à 20 millions d’euros. « On a un objectif de fonds à 50 millions », ajoute Jean-Pierre Letartre, président de IRD.
La société, qui se laisse 12 ans maximum pour réaliser la totalité de ses opérations (entre 10 et 15), entend bien soutenir le Racing Club de Lens dans son projet de développement. Le président de la Région Xavier Bertrand en dit plus sur la naissance de Side Invest. « Cette société de par sa composition, c’est une première en France. Mais dans notre état d’esprit, c’est sûrement le premier investissement d’une longue série. La transformation de la région, c’est dans tous les secteurs et le divertissement est un levier important de la transformation. Il faut bien comprendre qu’on ne le fait pas n’importe quoi. Le RC Lens, c’est un club à part. Il a su séduire les cœurs des Français, au-delà de la région. On a affaire à des professionnels. C’est aussi une façon pour le club de se continuer à se développer de manière indépendante. »
Et dans ce consortium, il y a aussi l’AFM, l’association familiale Mulliez, qui ne s’est jamais réellement éloigné du RC Lens depuis toutes ces années. « Les premiers entrepreneurs à avoir rejoint cette initiative, c’est l’AFM. pose son président Barthélémy Guislain. L’AFM a toujours été proche du RC Lens, on partage les mêmes valeurs. Ancrage local, ambition mondiale. »
Déjà 20 millions d’euros investis
Cet après-midi, le RC Lens a de nouveau rappelé que cette arrivée n’était qu’une première étape. Side Invest présente sa toute première opération en investissant 20 millions d’euros. Mais le consortium d’investisseurs doit grandir afin de pouvoir réaliser la quinzaine d’opérations attendues et atteindre le cap des 50 millions d’investissement. « On a trouvé chez Side Invest un investisseur qui nous apportait des fonds propres. Je n’exclus pas qu’il y ait d’autres investisseurs. Dans notre projet de pérenniser le club, on a besoin de 50 millions d’euros. Pourquoi autant de fonds propres ? Je trouve que la dette et le football ne font pas bon ménage. Et je suis convaincue de mon investissement dans le club. »
Pour financer quoi ?
L’investissement de Side Invest n’a d’ailleurs pas été « fléché ». Le groupe engage des fonds propres, oui. Mais rien n’indique que cet argent ne servira pas uniquement à acheter des joueurs, à faire évoluer la Gaillette ou bien d’autres choses. L’utilisation de ses fonds est libre. En revanche Joseph Oughourlian a bien indiqué que cette somme ne sera pas investie dans le cadre d’un éventuel rachat du Stade Bollaert-Delelis, sujet ouvert entre les différentes parties depuis plusieurs années. « Je pense qu’on peut mieux valoriser le potentiel du stade si on en est en partie actionnaire. On ferait une transaction avec d’autres acteurs. Side Invest a transmis sa disponibilité pour participer à cette potentielle transaction sur le stade. »
Un projet socios au RC Lens ?
Investisseurs privés, investisseurs publics… Et si l’idée d’ouvrir une partie du capital du club aux supporters lensois (projet socios) faisait son bout de chemin ? « La réponse est oui, sourit le président Oughourlian. On a toujours été favorable à un actionnariat populaire. Est-ce que l’arrivée de cet actionnaire change quelque chose ? Oui, parce qu’avec cette transaction valorise le club à un certain prix : 155 millions d’euros. Alors si on peut faire quelque chose avec les supporters, c’est peut-être maintenant. Cela fait trois saisons consécutives que l’on gagne de l’argent. L’idée qu’on a, c’est de pérenniser le club et notre business model. A terme, si on veut une croissance soutenable, on doit générer de l’argent. Malheureusement les clubs français font une grosse partie de leurs bénéfices avec des ventes de joueurs. Les droits TV en France sont inférieurs à ceux de l’Angleterre ou de l’Espagne. Cette pauvreté des droits tv en France a conduit les clubs français à servir de tremplin. On fait avec et on a la chance d’avoir le pays avec le plus de talents dans cette industrie mondiale. »
