Tout supporter du RC Lens connait son visage, et surtout ses frites couleur or. Jean-Paul Dambrine est une figure locale, et sa célébrité dépasse les abords du stade Bollaert. Depuis 55 ans, il vit de sa passion : faire des frites. D’ailleurs pour lui « la frite c’est la fête ». Jean-Paul, 75 ans, est à la tête des friteries Sensas et l’heureux propriétaire des emblématiques friteries Momo connues dans tous le Nord-Pas-de-Calais. Aujourd’hui, il dirige une cinquantaine de salariés.
Populaire, il l’est, car il vend avant tout du bonheur et du réconfort : ses frites accompagnent les moments de joie des supporters Sang et Or, mais aussi les moments difficiles en cas de défaite. A chaque match à domicile, Jean-Paul Dambrine s’installe dans sa baraque à frites de bonne heure. « Je suis présent dès 8h pour le coup d’envoi à 21h, et je ne remballe qu’à 2h du matin, mais j’aime ça. », confie le septuagénaire au large sourire. D’ailleurs, il se plait à dire qu’il n’a jamais assisté à un match à domicile de sa vie. Les émotions du football, il les vit en dehors du stade, à l’oreille. Ses oreilles lui servent aussi pour cuire parfaitement les pommes de terre. « J’entends si elles sont cuites ou pas… », s’amuse-t-il. Avec Jean-Paul, les frites c’est du sérieux et c’est surtout très technique. Le secret d’une bonne frite, c’est avant tout une bonne précuisson. « C’est ce qui fait la qualité », ajoute-il.
Président du jury du championnat du monde de la frite
Si son savoir-faire est reconnu dans la région, Jean-Paul va désormais s’illustrer dans un nouveau rôle, celui de président du jury du premier championnat du monde de la frite, à Arras. L’évènement aura lieu le 7 octobre prochain. A la tête d’une dizaine de professionnels de la pomme de terre, il aura la lourde tâche de noter les candidats venus du monde entier. Pour lui, « c’est un honneur, et une vraie reconnaissance », reconnait-il. Celui qu’on surnomme « le roi de la frite » devra départager les compétiteurs grâce à des critères bien établis, mais celui qui compte le plus, c’est bien évidemment le goût. « Une bonne frite, c’est celle qu’on goûte et qu’on a envie de remanger encore et encore ». Jean-Paul le modeste aura surtout à cœur de transmettre sa passion et de valoriser son métier, car « plus de fritiers, c’est plus de frites, mais c’est aussi moins de chômage ! ». Toute une philosophie, à consommer sans modération.