« Bonjour, vous voulez signer la pétition ? ». Stylos à la main, les élus de la ville de Béthune sont partis à la rencontre des parents d’élèves de l’école Pasteur. « On en a ras-le-bol », se lamente Blandine, maman de trois enfants. « On ne sent pas en sécurité », ajoute Tatiana, également mère de trois enfants scolarisés dans cet établissement scolaire situé à deux pas de la maison d’arrêt de Béthune.
Quelle est la raison de ce ras-le-bol ? La multiplication des jets de colis vers la prison, en particulier depuis le toit de l’école Pasteur. Les riverains, parents d’élèves et les scolaires s’agacent également du bruit. Jeudi matin, des pétards ont été entendus depuis l’école à l’occasion de la sortie d’un détenu en fin de peine. Cet incident a été lourd de conséquences puisque les professeurs ont déclenché le plan particulier de mise en sûreté (PPMS), généralement déployé en cas d’attentat. « Ma fille a eu la peur de sa vie », nous confie Audrey, parent d’élève. C’était l’incident de trop pour les élus Béthunois qui ont décidé d’intervenir
Des travaux pas encore réalisés
110 personnes (parents d’élèves, riverains, élus..) ont signé la pétition ce vendredi matin. Cette dernière sera remise à l’administration pénitentiaire. Par cet acte, Olivier Gacquerre demande, une nouvelle fois, aux services pénitenciers d’engager des travaux dans les plus brefs délais afin de protéger les enfants. Le maire rappelle par la même occasion que la ville a procédé à des aménagements et des caméras ont été installées, le tout pour un budget de 166 000 euros.
« Il s’agit de réaliser un système anti-jet de colis. On me dit qu’on a les budgets mais on n’a toujours pas le calendrier », s’impatiente-t-il. Pour rappel, l’administration pénitentiaire a dévoilé un plan d’action en septembre 2022, suite à la mort d’un homme. Ce dernier était tombé du toit en essayant d’envoyer un colis par-dessus le mur de la prison. « Un an plus tard, on attend toujours », s’alarment plusieurs riverains.
L’inquiétude des parents d’élèves
Tatiana a échangé pendant de longues minutes avec les élus. Enervée, elle n’en peut plus « d’être réveillée en pleine nuit », à cause du bruit. « Il y a des cris, des feux d’artifice… les détenus n’arrêtent pas de crier, c’est un carnage ». Blandine, autre parent d’élève qui habite aussi à proximité, estime que la « prison est devenue une colonie de vacances. » Elle témoigne : « On les voit sur TikTok, on voit des drones livrer des colis… C’est n’importe quoi ».
Le maire de Béthune Olivier Gacquerre doit rencontrer le sous-préfet de l'arrondissement la semaine prochaine sur ce sujet.