Après les vols de carburant, les vols de légumes dans les champs ! Les agriculteurs du Nord sont en colère et le font savoir. Ils dénoncent la hausse des vols directement sur leurs parcelles. Le phénomène est de plus en plus courant ces dernières semaines, notamment dans les Flandres. En pleine période de récolte, les pommes de terre, les oignons ou encore les potirons et les carottes se volatilisent. Romain Verriele, agriculteur à Blaringhem a lui-même vu des pommes de terre disparaitre de son champ. Le président des Jeunes Agriculteurs des Flandres a également été témoin des certaines scènes : « Les gens s’arrêtent sur le bas-côté, en bordure, en fin de journée en général, et se servent comme à la maison », explique-t-il. « Quand on les prend en flagrant délit, on leur explique que c’est du vol. Les excuses sont incroyables ! », relate le jeune homme, atterré, avant de poursuivre « Ils disent qu’ils ne savent pas que c’est interdit de se servir ou qu’ils ont suivi les autres. Certains répondent même qu’on devrait clôturer nos champs ! ».
Les ventes en ligne de légumes et notamment de potirons sont nombreuses.
L’inflation pourrait-elle expliquer ces comportements ? En partie seulement selon Romain, qui constate que les gens qui volent ne sont pas forcément dans le besoin. Une fois les coffres des voitures remplis, les légumes se retrouvent souvent vendus sur Internet.
Des pertes financières, un problème de plus à gérer
La première conséquence de ces vols de légumes est évidemment économique. Selon Romain Verriele, un autre agriculteur d’Hazebrouck s’est fait voler 20% de sa parcelle de potirons ces derniers jours. Un manque à gagner énorme pour des paysans déjà en difficulté. « On se décourage », lâche-t-il, dépité. « On a plus l’habitude de se battre pour des prix justes, mais si en plus des conditions climatiques et de l’inflation on doit se battre contres les vols, on se demande comment on va s’en sortir ».
Affectés, mais pas totalement abattus, les agriculteurs concernés tentent de renforcer leur vigilance. Il est toutefois difficile de porter plainte sans preuve de vol. Cette attention de tous les instants nécessite surtout du temps pour prendre les auteurs sur le fait. Or ce temps, les agriculteurs n’en disposent pas, tout comme les forces de l’ordre. Si la situation perdure, les Jeunes Agriculteurs se réservent le droit de mener une nouvelle action pour dénoncer le phénomène. Romain le promet, ils ne font pas se laisser faire. En attendant, il appelle « au bon sens, au civisme, et au respect des agriculteurs qui travaillent dur ».
