C’était il y a presque un mois, le 13 septembre dernier. Le Racing Club de Lens présentait officiellement son nouvel actionnaire minoritaire. Side Invest, société d’investissement régionale public dédiée à l’industrie du divertissement dans la région des Hauts-de-France, créée en juillet dernier, détient désormais 13% du capital du club. Le groupe a investi 20 millions d’euros. Ce dernier est composé de plusieurs entités : la Région Hauts-de-France, le Groupe IRD– acteur majeur du développement économique au Nord de Paris- et l’AFM (Association familiale Mulliez). Et c’est justement la composition de Side Invest qui interroge les associations de supporters.
La politique
Dans un communiqué publié ce samedi, les différents groupes expriment certaines interrogations. A commencer par la Région.« Bien que nous saluions l’intérêt que porte la région au club, nous restons dubitatifs sur la pérennité de cet engagement pouvant évoluer selon les aléas des échéances électorales. Le Racing Club de Lens est une vitrine de la région, mais ne doit pas être utilisé à des fins politiques, avant, pendant ou après des élections.»
L’intérêt pour le football
Place ensuite au groupe IRD, «de l’aveu même de son Président, Jean-Pierre Letarte, ce groupe ne portait que peu d’intérêt au football jusqu’à présent. La conférence de presse aura permis de démontrer aux yeux du grand public tout le manque de crédibilité du Président et de son Directeur Général, Thierry Dujardin, sur les sujets footballistiques.»
Des affinités sportives qui ne collent pas
Enfin, c’est l’Association Familiale Mulliez qui en prend pour son grade. « L’AFM, symbole de la bourgeoisie lilloise, qui n’est autre qu’un groupement d’intérêt économique œuvrant au bénéfice de la famille Mulliez, représenté par son Président, Barthélemy Guislain, pour qui la passion pour le LOSC est de notoriété publique, tout comme la grande majorité des représentants de la famille Mulliez. La parfaite opposition aux valeurs du bassin minier que nous défendons, territoire historiquement ouvrier et populaire.»
Des valeurs à défendre
Les groupes indiquent qu’une réunion s’est tenue le mois dernier avec les dirigeants du club sang et or à ce sujet. «Nous sommes tous parfaitement conscients que le contexte économique du football d’aujourd’hui impose au club d’avoir une solide structure financière en amont pour maintenir et développer la performance sportive. Nous craignons cependant qu’un jour, la multipropriété, les investissements d’acteurs et d’entités qui n’auraient pour but à terme que de revendre plus cher un produit qu’est notre club, fassent que le Racing Club de Lens soit touché comme le sont certains clubs français aujourd’hui. Nous craignons également l’arrivée opportuniste d’un nouvel investisseur qui ne partagerait pas les valeurs que nous défendons, et qui ont fait l’histoire du club et de notre territoire.»
Avant de conclure : «C’est pourquoi nous, associations de supporters du Racing Club de Lens, seront très attentives aux différents projets d’actionnariats minoritaires de notre club. Certaines valeurs et certains symboles doivent demeurer intouchables. Ainsi, nous ne manquerons pas de solliciter les investisseurs, actuels et potentiels, sur leurs engagements à conserver et défendre ce qui appartient au patrimoine historique du Racing Club de Lens.»