Si vous empruntez régulièrement l’A1 entre l’échangeur de Dourges et la métropole lilloise, ce changement ne vous aura pas échappé : une voie est désormais réservée au covoiturage pour fluidifier le trafic aux heures de pointe. Concrètement, le dispositif mis en place début septembre prévoit que la voie de gauche soit réservée aux véhicules ayant au moins deux occupants en fonction de la densité de trafic et lorsque la vitesse est ramenée à 70km/h.
Malgré de nombreuses critiques, Xavier Delebarre, directeur de la Direction interdépartementale des routes du Nord, dresse un premier bilan positif. « La mise en place, même si le taux de respect pourrait être meilleur, n’a pas engendré de congestion en amont de la voie », déclare-t-il, avant de poursuivre : « on peut même dire qu’en dehors des problèmes d’accidents, on circule au moins aussi bien sinon mieux qu’avant sur l’autoroute ». Selon les projections de la DIR Nord et de la préfecture, cette nouvelle voie doit permettre aux covoitureurs de gagner jusqu'à huit minutes de temps de trajet sur cette portion.
Après la tolérance, les PV
Mais alors, que se passe-t-il pour les automobilistes qui ne respectent pas le dispositif ? Pour l’instant, pas grand-chose, mais cela va rapidement changer. Le contrôle se fait grâce à des caméras infrarouges avec un simple affichage de la plaque des voitures contrevenantes avec un message les invitant à se rabattre. Le temps de la pédagogie va prendre fin pour laisser place aux sanctions. « Prochainement, les automobilistes qui ne jouent pas le jeu vont s’exposer à une amende de 135 euros », prévient Xavier Delebarre. « Malheureusement en France, il n’y a que la peur du gendarme qui fait réagir », déplore-t-il. « Nous sommes à un tournant, il faut changer nos habitudes et cela prend du temps », conclut-il, confiant sur l’efficacité du dispositif.
A ce jour, seuls 18% des 200.000 automobilistes de cette portion sont plusieurs dans les voitures aux heures de pointe. La phase d’expérimentation va durer un an.
