Ce vendredi 13 octobre vers 11h, Mohammed Mogouchkov a fait irruption dans le lycée Gambetta à Arras. Il a tué un professeur de lettres : Dominique Bernard et blessé trois autres personnes. Les forces de l’ordre l’ont ensuite maitrisé et interpellé. Placé en garde à vue, il refuse pour l’heure de s’exprimer. Selon nos informations, le frère ainé de l’assaillant a été incarcéré à la prison de Vendin-le-Vieil, près de Lens. Ce dernier était sous surveillance de la DGSI. Cet individu avait été interpellé et écroué à l’été 2019 « dans le cadre d’un projet d’attentat déjoué puis de faits d’apologie ».
Placé dans le quartier d’évaluation de la radicalisation
Pourquoi ce détenu a-t-il été placé dans le QER (Quartier d’Evaluation de la Radicalisation) de Vendin-le-Vieil ? Cette maison d’arrêt a pour mission de « mesurer le degré de radicalisation des détenus », selon une source. « Cette évaluation dure trois mois. Il est passé chez nous d’avril à juin. En fonction de son degré de radicalité, le détenu est soit placé au QPR, au Quartier de la Prévention de la Radicalisation, ou bien il est placé en cellule et il est au contact des autres détenus. Lui était suffisamment radicalisé. Il a donc été placé au QPR pour éviter qu’il ne gangrène d’autres détenus », nous précise-t-on. « Notre travail consiste également à écouter les commentaires des détenus pour connaître leurs réactions vis-à-vis de cet attentat. Nous devons ensuite remonter l’information. »
Movsar Mogouchkov a ensuite été incarcéré au centre pénitentiaire La Santé à Paris. Extrait de sa cellule, il est interrogé à l'heure actuelle. Ce dernier avait été condamné en juin dernier à 18 mois de prison pour « apologie du terrorisme ». Selon nos informations, Mohammed Mogouchkov rendait souvent visite à son frère au parloir à Vendin-le-Vieil.
Report du mouvement de contestation à la prison de Vendin-le-Vieil
Le mouvement de contestation, prévu initialement ce lundi 16 octobre dès 6h devant le centre pénitentiaire de Vendin-le-Vieil, est reporté. « Ce ne serait pas sage de manifester et de mobiliser des forces de l’ordre », nous confie-t-on. « Dans ces cas-là, la prison peut aussi être prise pour cible, nous devons être vigilants. » Les surveillants pénitentiaires avaient prévu de se rassembler car ils dénoncent un « manque de communication » avec la direction et expriment un mal-être au travail.
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