Tenter de reprendre le quotidien des cours, sans pour autant oublier. Ce lundi était une journée spéciale pour les élèves et les professeurs du lycée Gambetta d’Arras. Moins d’un mois après l’attentat qui a touché l’établissement et coûté la vie à Dominique Bernard, un professeur de Français, les vacances de la Toussaint ont permis d’exorciser la tristesse et les angoisses. Une rentrée voulue « normale », mais en apparence seulement. Les quelques fleurs encore posées devant l’établissement rappellent le drame du 13 octobre dernier. La présence des forces également. « Je m’attendais à voir quelques policiers… mais les militaires, non. Ça refait penser à ce qu’il s’est passé. En même temps, ça rassure », explique Clara, 17 ans, élève en Terminale. Pour l’adolescente, le traumatisme est encore bien présent, c’est pourquoi elle a ressenti le besoin d’aller parler aux professionnels de la cellule psychologique, restée ouverte pendant les vacances. « Ça m’a fait beaucoup de bien. Je ne ressentais rien. Ni tristesse, ni bonheur. J’étais dans le déni. On m’a expliqué que c’était normal », confie Clara.
Des professeurs attentifs
Cette bienveillance, la jeune fille l’a ressenti avec ses professeurs en cours, ce matin. Malgré quelques appréhensions, le retour au lycée s’est fait sereinement selon Célia, elle aussi élève en Terminale. « J’ai eu cours de maths ce matin. La professeure nous a tout de suite dit que si on voulait parler de l’attentat, elle serait à l’écoute et sensible à nos sentiments. Les profs font beaucoup plus attention à certains élèves, surtout les plus fragiles », explique-t-elle. Margot, elle, a préféré s’isoler et rester chez elle pendant les vacances. Elle se dit néanmoins rassurée par ces bonnes conditions d’accueil et heureuse de retrouver ses amies. « On essaie d’aller de l’avant, tous ensemble », souffle la timide lycéenne.
Elèves, professeurs et personnels du lycée… Tous sont désormais habités par le sentiment qu’ils sont liés à jamais par ce drame, mais résolus à tourner la page. Même si cela prendra du temps. De son côté, le maire d’Arras, Frédéric Leturque, a annoncé plusieurs mesures pour renforcer la sécurité des établissement scolaires, dont un investissement de 500.000 euros.