À Béthune, les travaux de sécurisation de l’école pasteur avancent ! Cet établissement scolaire est situé en centre-ville, juste à côté de la prison. Depuis plusieurs années, de nombreux missileurs escaladaient le toit de l’école pour jeter des colis. Le 24 avril 2022, un homme est mort après avoir chuté du toit. Un électrochoc qui a poussé l’administration pénitentiaire, le procureur de la république et le maire de Béthune à réagir pour stopper l’envoi de colis vers l’intérieur de la prison.
Les travaux ont démarré
Comment avancent les travaux ? Des bavolets ont été installés sur les murs de l’établissement scolaire et les portails seront réhaussés. « Les travaux seront terminés d’ici 15 jours », a annoncé le maire Olivier Gacquerre, présent ce vendredi matin devant l’école en compagnie du directeur de la maison d’arrêt Alain Chombart. « Notre objectif reste le même : empêcher les intrusions dans l’école », insiste l’élu qui rappelle que les enfants entendent régulièrement des bruits sur les toits. « Ils sont même déjà tombés devant des personnes masquées. Les enseignants ont déjà déclenché le système d’alerte. »
Pour rappel, un ex-détenu a lancé des pétards à sa sortie de prison le 14 septembre dernier, ce qui a provoqué le déclenchement du PPMS, le Plan Particulier de Mise en Sécurité. Les enseignants et élèves ont cru à des coups de feu. Après cet épisode, les parents d’élèves ont manifesté devant l’école Pasteur le 15 septembre. Le maire a alors confirmé la mise en place de travaux de sécurisation et l’enveloppe du ministère de la Justice a doublé pour passer de 400 000 à 810 000 euros.
Smart Alert
8 télécommandes ont été installées aux quatre coins de l'école afin de prévenir d'un danger ou d'un fait inhabituel. « On a développé le smart alert. En appuyant sur le bouton, les enseignants et autres membres du personnel déclenchent l’intervention des policiers municipaux. En parallèle, notre opérateur situé au centre de supervision urbain peut aussi envoyer une équipe en observant les caméras ». Ce système d’alerte est mis en place depuis fin octobre. Est-ce que cette mesure a eu un effet dissuasif ? « On a moins de jets de colis aujourd’hui, on a moins d’intrusion mais je ne peux pas vous dire avec certitude qu’il n’y en a plus. Ce n’est pas normal qu’il y ait encore des intrusions. II y en a moins mais il y en a encore », souligne Olivier Gacquerre.
Les missileurs montaient sur ce toit pour jeter des colis vers l'intérieur de la prison.
Quels travaux engagés au sein de la prison ?
Alain Chombart, directeur de la maison d’arrêt à Béthune, annonce que des travaux ont démarré à la mi-novembre du côté de la prison. « L’objectif est d’empêcher les projeteurs de colis d’atteindre les zones cibles. » Pour cela, des grilles ont été installées à proximité de la rue d’Aire pour gêner les lanceurs de colis. « À partir de ce lundi 20 novembre, nous lançons la seconde opération. Nous avons reçu 180 caillebotis qui seront placées sur toutes les fenêtres. Ce sont des grilles qui seront posées aux fenêtres avec un maillage assez réduit. Cette mesure devrait empêcher la récupération d’éléments. »
Transferts de détenus
Le directeur a aussi annoncé le transfert systématique des détenus impliqués directement ou indirectement avec le phénomène d’envoi ou de réception de colis. « On a transféré un détenu à Beauvais, ça l’a affecté. C’est le temps qui définira si ces mesures ont été efficaces ou non en termes de dissuasion. »
À lire sur le même sujet : « La prison de Béthune ? C’est une colonie de vacances », s’agacent des parents d’élèves qui manifestent