Les habitants de Béthune l'ont décidé : la police municipale sera bientôt armée. Une consultation publique sur le sujet de l’armement des agents de la police municipale avait débuté le 9 novembre. Les résultats des votes ont été dévoilés ce samedi 2 décembre.
Sur quelque 17.500 béthunois inscrits sur les listes électorales, 5.482 suffrages se sont exprimés, soit un taux de participation de 32,5%. « Plus d’un tiers des électeurs a voté. C’est un succès démocratique ! », se félicite le maire Olivier Gacquerre. Le résultat lui, est assez tranché : les béthunois plébiscitent le « oui » à l’armement à 55,42%, contre 38,84% pour le « non ». 5,75% des votants ne se sont pas prononcés.
Quel calendrier ?
La mise en œuvre de l’armement des 23 policiers municipaux se fera courant 2024. « Il y aura bien sûr une formation sur l’utilisation des armes létales, ainsi qu’une série d’entretiens psychologiques », précise l’édile centriste de Béthune. Les services de l’Etat pourraient accorder la mesure au printemps prochain, entre les mois d’avril et de juin. L’acquisition des armes et des munitions, ainsi que les formations représenteront environ 90.000 euros dans le budget de la Ville.
Face au résultat, force est de constater que l’armement de la police municipale apparait comme un besoin pour les béthunois. Olivier Gacquerre souhaite tout de même nuancer « Nous sommes à Béthune. Ce n’est pas une ville particulièrement marquée par la délinquance. C’est un cadre privilégié que l’on souhaite conserver. L’arme létale est avant tout dissuasive ». Pierre-Emmanuel Gibson, premier adjoint à la Ville de Béthune, ajoute également qu’il était nécessaire de donner les moyens aux agents municipaux de se défendre et de défendre la population « dans un contexte où le climat sécuritaire se dégrade, tant sur l’incivilité et la délinquance, que sur la menace terroriste qui est forte ».
Des heureux et des inquiets
Dans l’opposition du conseil municipal, une partie des conseillers se félicite de ce résultat. C’est le cas du Rassemblement National. Pour Alexandre Maeseele, « c’est une très bonne nouvelle pour les béthunois. Ça va rassurer la population ». Juste à côté, la députée RN de Béthune, Caroline Parmentier, acquiesce et déclare à notre micro : « c’est un excellent signale. Je suis pour l’armement de la police municipale, spécialement pour les villes de plus de 10.000 habitants. Les villes moyennes ne sont pas épargnées par les drames, on le voit avec l’attentat d’Arras. Il faut que nos policiers municipaux puissent se défendre », conclut-elle, satisfaite.
A l’opposé, Brigitte Helle, assiste aux résultats, consternée. La conseillère municipale membre du groupe « Alternative éco-citoyenne », était farouchement contre l’armement de la police municipale béthunoise. Elle dénonce les modalités de cette consultation publique. L’élue déplore le manque d’informations données aux béthunois, notamment l’absence de statistiques sur la délinquance. Selon elle, armer la police municipale revient à accentuer davantage le sentiment d’insécurité. « Béthune n’est pas Chicago ! », dit-elle, dépitée, avant de poursuivre : « le rôle des policiers municipaux est d’assurer des missions de proximité. Je ne vois pas quelles missions justifient d’avoir une arme ». « Profondément inquiète », Brigitte Helle dit craindre « les accidents et les bavures ».
Bonjour, je suis surpris que de référendum n'est eu lieu qu'à Béthune car la police municipale s'est étendue à d'autres communes, c'est donc une police inter-communales et pas de consultation des autres communes.
Bonjour Philippe,
Merci pour votre commentaire.
Vous évoquez la police intercommunale gérée par le Sivom du Béthunois. Cette dernière intervient effectivement dans quelques communes aux alentours de Béthune mais elle diffère de la police municipale de Béthune.
Bien à vous.
Pourquoi pas à noeux les mines ça sera positive