Favoriser l’échange entre les professionnels de santé et les internes ! C’était le but de cette rencontre initiée par l’agglomération Béthune-Bruay ce vendredi à La Fabrique à Béthune. La collectivité souhaite attirer de nouveaux généralistes dans le Béthunois et améliorer l’accessibilité et l’offre de soins sur le territoire, touché par la désertification médicale. Tout au long de la journée, les internes en médecine ont eu l’occasion d’échanger avec des médecins en poste depuis plusieurs années. « De nombreux médecins sont partis en retraite et il faut attendre 10 ans pour en former un », insiste Virginie Souilliart, vice-présidente en charge de la santé à la Communauté d’Agglomération Béthune-Bruay Artois Lys Romane (CABBALR). 35 généralistes ont quitté le Béthunois et le Bruaysis entre 2018 et 2022.
La création d’un centre de santé à Labourse
En plus de créer les conditions d’une rencontre entre les médecins et les internes, la vice-présidente en charge de la santé à l’agglomération a rappelé qu’un centre de santé était en construction à Labourse, près de Nœux-les-Mines. Il devrait ouvrir ses portes en mai 2024. « Nous voulons que des médecins généralistes et des professions paramédicales viennent s’installer. On s’est orientés vers les sage-femmes puisque nous n’en avons pas assez », précise Virginie Souilliart. « Nous avons pour objectif de recruter quatre équivalents temps plein pour ouvrir ce centre. Nous avons reçu plusieurs médecins généralistes et nous avons d’autres pistes. » En plus du centre, des permanences seront assurés à Gauchin-le-Gal, Norrent-Fontes et Robecq. 20 heures par semaine seront consacrées à ces activités.
Que pensent les internes ?
Et les internes dans tout ça, sont-ils intéressés pour venir s’installer dans le Béthunois et le Bruaysis après leurs études ? Thibaud et Marie, tous deux internes de médecine générale à Lille, ont participé à cette journée d’information. « Je voulais découvrir le territoire. Je ne sais pas encore si je vais m’installer ici mais pourquoi pas, tout dépendra des opportunités. » Marie confirme que « pas mal d’internes préfèrent rester en métropole car il y a tous les services mais je pense que les mentalités changent de plus en plus. Les villes comme Bruay et Béthune sont attractives, il y a des crèches, des écoles. Il y a ce qu’il faut pour s’installer ici. » Reste à savoir s’ils franchiront le pas par la suite ! « Dans tous les cas, on ne travaillera pas 6 jours sur 7, entre 9h et 22h. On aime la médecine mais pas question de sacrifier notre vie », insiste Thibaud.
L’avis des médecins
L’événement de ce vendredi a rassemblé une trentaine de personnes : des internes, bien sûr, des élus mais aussi des médecins qui ont accepté de se confier sur leur quotidien. Ils en ont aussi profiter pour vanter le territoire dans l’espoir de convaincre des futurs généralistes à s’installer dans le Béthunois. « Il y a beaucoup de lieux touristiques et culturels à découvrir, cela peut être un atout », insiste le docteur Julia Marquant, installée à Camblain-Châtelain, commune située près de Bruay-la-Buissière. « Je suis confiant sur le fait que notre territoire soit attractif. Il est juste méconnu. Les internes habitent pour la plupart dans la métropole lilloise, on a l’occasion de leur parler grâce à cette journée. On a tout ce qu’il faut pour réussir : des hôpitaux et une bonne solidarité entre professionnels de santé. On peut réussir à convaincre des internes de venir s’installer ici », espère le docteur Arthur Kaczmarek, qui exerce à Cambrin, située également dans le Bruaysis.
