Ce jeudi avait lieu la cérémonie des vœux 2024 de la ville d’Arras. Un évènement particulier pendant lequel le maire de la ville, Fréderic Leturque, est revenu sur l’attaque au couteau survenue le 13 octobre dernier au lycée Gambetta. Sur scène, 47 personnes ont reçu différentes distinctions. Parmi elles la femme de Dominique Bernard, professeur assassiné dans cet attentat. Elle s'est vue attribuer, comme son conjoint, la médaille d’or de la ville.
« Votre mari est entré dans l’histoire. C’est par votre force que la ville, la communauté urbaine et le pays sont parvenus à rester debout », a adressé l’édile à Isabelle Bernard. Six autres personnes ont reçu cette médaille d’or, quatre professeurs d’EPS, un assistant d’éducation, un agent d’entretien et le manager de la maintenance, tous travaillent au lycée Gambetta.
Une médaille pour un sentiment étrange
Quarante personnes ont quant à elles reçu la médaille de la reconnaissance d’Arras. Du personnel de l’éducation Nationale, du SMUR, des policiers mais aussi des pompiers qui ont, pour la plupart, été mobilisés lors du drame survenu il y a presque trois mois. Certains ont également reçu la légion d'honneur. Après autant de temps de silence, David, brigadier-chef au commissariat d’Arras est revenu sur les faits.
« On n’a pas douté, on s’est fait confiance, on était sur place en quelques minutes. Quand on est arrivé il y avait déjà une première victime. On a rejoint l’assaillant qui égorgeait une deuxième personne et nous sommes parvenus à le tazer afin de l’immobiliser et sauver la deuxième victime. Sur le moment on ne pense à rien, on a un effet tunnel », raconte-t-il avec émotion.
Un sentiment paradoxal l’envahit, une fierté de recevoir une médaille qu’il aurait préféré ne jamais avoir autour du cou. « On l’accepte mais on reste humble. On a fait notre devoir, c’est difficile d’accepter une médaille, ne serait-ce que des applaudissements ou des sourires… c’est gênant. On a rencontré les victimes qui nous remercient… ça reste gravé, c’était fort », conclut-il.
Sébastien est sergent-chef à la caserne des sapeurs-pompiers d’Arras, il ne s’attendait pas à ce qu’une ville aussi paisible, où il travaille depuis 26 ans, ne subisse une telle attaque. « C’est une intervention particulière, là où nous sommes allés à l’école, où nos enfants sont allés. A l’instant T on a que quelques secondes pour réfléchir, on se fait un schéma très rapide […] ça a été un travail d’équipe et c’est après l’intervention qu’on se rend compte de ce qu’on vient de vivre. »
Des centaines de personnes, pour la paix
©Adrien Bonnerot | Salle comble pour la cérémonie des voeux d'Arras ce jeudi.
Lors de cette cérémonie des vœux, plus de 300 personnes étaient présentes. Un hommage vidéo a été rendu à Dominique Bernard. Frédéric Leturque a conclu son discours en abordant les deux grandes causes de la ville pour cette année : la paix, thématique qui découle de cet attentat mais aussi le sport, la France recevant les Jeux Olympiques cette année.