Un bar sans alcool, dans le Pas-de-Calais ? Oui, oui, ça existe ! Un habitant de Bourecq, village situé près de Lillers, a osé le pari. Avec son look vintage et sa moustache, Kevin Davigny s’est lancé le défi d’ouvrir le Troquet du BB (en hommage à la célèbre mobylette Peugeot) en septembre dernier. Derrière le bar, on trouve tout ce que propose un bar traditionnel : du vin, des bières, du whisky, du rhum et même de la Suze, mais sans alcool.
Mais alors, pourquoi choisir ce créneau, encore peu développé dans la région ? « Je pense que c’est un besoin », explique le jeune gérant de 33 ans, avant de poursuivre « Il y énormément des personnes qui ne consomment plus d’alcool, comme les personnes âgées, ou parce qu’ils font attention à leur santé. Je veux aussi garantir la sécurité de mes clients, notamment quand ils reprennent la route ». Ici, la philosophie c’est : « le client est un ami. Alors quand on y tient on le retient ». Ça tombe bien, personne ne risque de repartir pompette.
Un bar où la gueule de bois n’existe pas
Assise au bar avec sa fille, Céline sirote une limonade locale. La maman est devenue une habituée des lieux, décorés avec soin pour rappeler les années 1950. On y retrouve une cheminée, des vieilles tables en bois avec des jeux de société. Au mur : des vieilles photos et des mobylettes d’un autre temps.
« C’est convivial. Je peux venir avec mes enfants sans avoir peur de tomber sur des gens alcoolisés », nous confie Céline, séduite par le concept. « Au troquet, tu peux commander un whisky-coca sans alcool. Je ne savais même pas que ça existait ! Même à 9h du matin, on peut boire un apéro !», s’amuse la trentenaire.
Dynamiser le village
De l’autre côté du bar, Kevin salue les clients de passage. Il les connait tous. Le gérant l’assure : aucun d’entre eux ne vient chez lui juste pour boire un verre. Il s’agit d’un véritable lieu de vie. « On ne capte même pas ! Donc personne n’a son portable dans les mains », assure-t-il. On discute, on parle de la pluie et du beau temps, on joue, et on vient même chercher son pain.
Un coin épicerie est accessible, avec de quoi dépanner, avec un dépôt de pain. Des pâtisseries y sont aussi vendues le week-end. De quoi redonner un élan à ce village de 600 âmes, dans lequel plus aucun commerce n’était ouvert. Kevin ne compte pas s’arrêter là. Son prochain projet ? Un piano-bar itinérant pour animer les maisons de retraite.
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