Dans le hangar de sa société ce matin-là, des dizaines de cartons d’endives emballées prêtes à partir au service expédition. Philippe Bréhon n'hésite pas à aider ses employés entre deux coups de téléphone. Ce producteur est aussi le président de l’APEF, l’Association des Producteurs d’Endives de France. « On devrait être heureux d’être endivier, mais c’est tout le contraire, on est dans une morosité ambiante. » En quelques années, les difficultés se sont accumulées. En plus de la hausse du prix de l’électricité et du manque de main-d’œuvre, les producteurs d’endive doivent maintenant faire face à une interdiction. Celle de trois produits phytosanitaires très utilisés. « L’Europe a voté cette décision en 2023 et elle doit être appliquée cette année, mais nous n’avons pas de solution alternative », ajoute Philippe Bréhon. « Il en existe, mais il faut juste nous laisser du temps.
L’endive pourrait disparaître
« Le climat chez les endiviers est morose, l’avenir est incertain », s'inquiète le producteur de La Couture. « Beaucoup de nos investissements sont bloqués par les banques. Des jeunes voulaient s’agrandir, d’autres s’installer et ce n’est pas possible ». Dans les années 90, la France comptait 4000 producteurs d’endives, il en reste 350 en 2024.
La France produit en moyenne 130 000 tonnes d’endives par an, soit 85 % de la production mondiale. Les Hauts-de-France concentrent 95 % de la production française.