La France devient le premier pays au monde à inscrire la liberté d’avorter dans sa Constitution ! Les députés et les sénateurs, réunis en Congrès à Versailles cet après-midi, ont voté cette modification dans le marbre. Un vote dont le résultat suscitait peu de suspense puisque l’Assemblée Nationale et le Sénat avaient déjà, tour à tour, voté en faveur de l’inscription du droit à l’avortement dans la Constitution.
« Avoir des principes et les porter haut et fort »
49 ans après la loi Veil, la majorité des parlementaires français saluent un vote « historique », à l’instar de la sénatrice UDI du Pas-de-Calais, Amel Gacquerre. « C’est une bonne nouvelle », nous glisse l’élue. « Il suffit de regarder ce qu’il se passe à l’étranger, notamment en Pologne ou aux Etats-Unis, où le droit d’avorter recule. Je suis très fière d’avoir contribué à ce que la France soit le premier pays à inscrire le droit pour les femmes d’avorter dans la Constitution ». Pour la sénatrice, il est bon « d’avoir des principes et de les porter haut et fort ».
Même son de cloche du côté de la sénatrice communiste du Pas-de-Calais Cathy Apourceau-Poly qui salue « une avancée notoire ». Cette dernière siège à la commission des affaires sociales du Sénat. Elle a été nommée rapporteur d’une mission sur la mise en pratique de l’IVG. « Même si ce droit est inscrit dans la Constitution, les femmes qui veulent pratiquer un IVG doivent le faire avant 14 semaines. Sauf que l’accès au soin n’est pas toujours garanti. Je me rendrai à l’hôpital de Lens prochainement pour aller rencontrer les gynécologues et le directeur du centre hospitalier. Il faut que les femmes puissent bénéficier de cette IVG dans les meilleures conditions. »
« Le droit à l’IVG n’est pas menacé en France » pour la députée RN Caroline Parmentier
À l’inverse, la députée Rassemblement National de la 9e circonscription du Pas-de-Calais, dénonce un « vote plié d’avance » et un « coup d’éclat d’Emmanuel Macron ». Pour Caroline Parmentier, le droit à l’IVG n’est pas menacé en France. L’élue, proche de Marine Le Pen, s’est abstenue au Congrès, comme lors du vote à l’Assemblée Nationale. Elle se justifie : « Je pense qu’on ne peut pas faire de la Constitution un catalogue de lois sociétales », nous dit-elle, avant de poursuivre : « ce vote est juste un symbole, et il coûte cher. Il y a d’autres priorités, comme le pouvoir d’achat des Français, la situation des agriculteurs ou encore l’insécurité ».
Après ce vote, Emmanuel Macron se rendra au ministère de la Justice vendredi lors de la cérémonie de scellement de la Constitution. Une date qui n'a pas été choisie au hasard… Ce 8 mars sera la journée internationale des droits des femmes.