Après une cérémonie présidée par Gabriel Attal devant 600 personnes à la citadelle d’Arras, cette journée d’hommage aux victimes du terrorisme s’est poursuivie en soirée ! Un temps fort était organisé à 17h30 au pied du beffroi, là où une plaque a été installée après les attentats de 2015.
Une cérémonie sobre et humble
La cérémonie a duré 30 minutes. Sous la pluie, les Arrageois sont restés silencieux et ont écouté attentivement les paroles des enfants, les discours des élèves du lycée Gambetta et la prise de parole de Frédéric Leturque, maire d’Arras, qui a remercié Gabriel Attal d’avoir délocalisé la cérémonie afin de rendre hommage à Dominique Bernard, assassiné le 13 octobre 2023 devant la cité scolaire Gambetta d’Arras.
Le maire d'Arras et le secrétaire général de la préfecture devant la plaque qui rend hommage aux victimes du terrorisme. © Géraud Lefebvre
« C’est une cérémonie que l’on devait à Dominique Bernard, Samuel Paty et à toutes les victimes qui n’ont rien demandé à personne et dont les vies ont été volées. Il faut avoir une vigilance collective car les actes peuvent venir de partout. Mais les enfants ont aussi le droit d’avoir un avenir serein et heureux. Ce matin, nous avons vu que les victimes avaient besoin de se retrouver », a expliqué l’élu. Nathalie, Arrageoise, tenait à venir « À chaque rassemblement, je viens. Les attentats ça touche tout le monde. Le Bataclan tout ça… la menace est réelle ! Notre seule force c’est de venir et de montrer qu’on est là » Pauline, professeur au lycée Gambetta et ancienne élève de l’établissement a pleuré après avoir entendu « les lectures et le reportage sur Dominique Bernard ». Morgane, enseignante au lycée Jacques Le Caron à Arras, a eu les larmes aux yeux quand La Marseillaise a retenti. « Egorgez nos fils et nos compagnes… ça veut tout dire, c’est horrible ».
« L’émotion reste intacte »
Morgane, comme les autres Arrageois, a déposé une fleur blanche sous le beffroi. Quelques minutes après la fin de la cérémonie, elle était encore émue. « Quand ça nous arrive dans notre ville… on ne s’y attend pas. L’émotion reste intacte, on a regardé la diffusion à la cathédrale ce matin et c’était fort, on pensait à nos collègues à Gambetta. Arras, c’est une petite ville, on se connait tous. J’ai un ami qui était à Gambetta et qui connaissait Monsieur Bernard. Il l’a eu en cours. Tout le monde connait quelqu’un qui connaissait Dominique Bernard. C’est la particularité de notre ville : Arras.»
Des fleurs déposées par les Arrageois en hommage aux victimes du terrorisme. © Géraud Lefebvre
L’émotion était aussi palpable dans les yeux de Pauline, elle qui a commencé à enseigner au lycée Gambetta un mois après la disparition du professeur de lettres. « On a eu des réunions il y a un mois au lycée pour reparler de ça, ça nous a fait bizarre. Dès que je passais devant le beffroi, je me remémorais les bouquets de fleurs et d’un coup il n’y avait plus rien comme si la vie avait repris alors que ce n’est pas anodin ce qu’il s’est passé. Plein de gens sont encore touchés au quotidien et ont des séquelles. »
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