A 38 ans, elle est devenue un symbole et la preuve qu’on peut être porteur de trisomie 21 et avoir un quotidien hors normes. Eléonore Laloux, c’est un petit soleil qui n'a pas peur de briller. Elle est pionnière dans plusieurs domaines, à commencer par la politique. Eléonore est la première élue porteuse de trisomie 21 en France. Conseillère municipale à Arras depuis 2020, elle est en charge du bonheur et de la transition inclusive. Elle a d’ailleurs célébré son premier mariage l’été dernier.
L’un de ses -nombreux- combats : l’intégration des porteurs de handicap, comme elle, au sein de la société. « Je fais tout pour que les personnes en situation de handicap soient mieux intégrées dans un milieu ordinaire », nous explique-t-elle. « C’est important de travailler, d’aller à l’école, de voir des profs et des élèves qui ont d’autres problématiques. Ça fait du bien ».
Le handicap dans le milieu ordinaire
Plus de handicap dans le milieu dit « ordinaire », une mesure également portée par l’association « Down Up » créée par Emmanuel Laloux, le père d’Eléonore. Dès le début des années 1990, il s’est battu pour que sa fille, et les autres enfants trisomiques, soient intégrés dans un milieu scolaire classique. « Quand Eléonore était petite, nous recevions tous les ans une notification d’établissement spécialisé. Et tous les ans, c’était non ».
Emmanuel Laloux et Eléonore
Face aux progrès constants de sa fille à l’école au contact des autres enfants, ce papa a toujours refusé toute forme de stigmatisation, malgré un parcours semé d’embûches. « C’est la façon dont on regarde quelqu’un qui fait ce qu’il devient », lâche-t-il, avec un regard rempli d’admiration pour sa fille, devenue indépendante, autonome et épanouie.
Ambassadrice de la première poupée Barbie trisomique
A côté de ses engagements politiques à la mairie d’Arras, Eléonore a à cœur de sensibiliser les enfants à la différence. Mattel l’a d’ailleurs choisie en avril 2023 pour être ambassadrice de la première poupée Barbie porteuse de trisomie 21. Un honneur et une grande fierté pour la jeune femme. « La Barbie est populaire chez les petites filles… Si ça peut leur permettre de jouer avec, de la toucher, la manipuler, c’est un premier pas vers l’acceptation de la différence », dit-elle, les yeux humides, avant de poursuivre « Je suis heureuse que mes projets se réalisent ».
Le parcours de sa fille, Emmanuel en est très fier, tout comme le reste de la famille Laloux. « Ce qui nous rend fiers, c’est de montrer le champ des possibles pour une personne dont on disait qu’elle n’était pas capable. On a toujours cru en elle, et elle nous le rend tellement, avec une joie et un sourire sans faille ».
« Ma vie est belle »
C’est vrai, Eléonore, c’est Madame Bonheur. Et c’est contagieux. « J’ai plein de projets, je travaille, je suis autonome, j’ai un petit copain. Ma vie me plait. Ma vie est belle », lance-t-elle. Si aujourd’hui Eléonore fait figure d’exemple, elle admet que le quotidien n’est pas toujours facile, c’est pourquoi il faut continuer de sensibiliser. « Je porte un message d’espoir pour les parents qui attendent un enfant porteur de la trisomie 21 ou pour les gens comme moi. Ne faîtes pas attention au regard des autres, ni aux personnes méchantes. Ignorez-les. Foncez ! »
Rencontrer Eléonore, c’est une petite baffe, une leçon de vie, et un gros shoot de joie. Un petit bout de femme aux grandes ambitions qui ne recule jamais, surtout pas à cause de son handicap.